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Entretien Frédéric Bonnotte Auteur

Entretien

Frédéric Bonnotte

Auteur

 

Stéphane Dubois,

Bonjour Frédéric,

Avant de parler de ton dernier ouvrage « Juno », je voudrais que tu nous dises d’où te vient le gout pour la SF, comment as-tu découvert cet univers ?

 

Frédéric Bonnotte,

Bonjour !
J’ai grandi en lisant du Stephen King. J’ai passé des heures à m’intégrer dans ses univers macabres et dérangés. Il m’a donné envie, très jeune, de faire de même : créer des univers et des personnages, y incorporer des problématiques. Il m’a donné envie, à mon tour et armé de mon état d’esprit encore juvénile, de créer des histoires qui feraient rêver bien des lecteurs, autant que lui a réussi à me faire rêver. Et c’est plus récemment que j’ai commencé à m’intéresser à l’astronomie et aux sciences, à essayer de comprendre ce qui ne pourra jamais l’être : qu’est-ce que l’univers ? Un univers qui a tellement de facette qu’il nous permet de rêver et donc, d’imaginer, encore et encore. Quelle meilleure source d’inspiration ?

 

 

Stéphane Dubois,

Tu ne t’intéresses pas qu’à l’écriture, tu es aussi compositeur de musique, comment tu articules les deux, Bach est un de tes compositeurs préférés je crois, et tu fais…du Métal ?

 

Frédéric Bonnotte,

Je suis un grand fan de musique, effectivement. J’adore la mélodie, deux chants qui s’harmonisent, deux instruments qui ne jouent pas la même chose mais qui, une fois assemblés, donnent des messages emplis de sens. C’est bel et bien le métal qui m’a fait découvrir ces aspects musicaux. C’est plutôt drôle à dire, mais un bon nombre de groupe de métal actuel ne s’oriente pas vers la brutalité pure. Certes, vous trouverez du gras et inaudible dans le métal, mais d’autres se jouent de la musique, se jouent des notes et de structures labyrinthiques.

 

J’ai donc joué dans mon propre groupe qui s’appelait « Subconscience » pendant de longues années. Ca a été une très bonne expérience. Mais le groupe s’est dissout en 2012. Après tout ceci, je crois qu’il était inéluctable de me mettre à la musique classique. Après avoir réellement écouté la Toccate & fugue de Bach, j’étais sûr de ce que j’aimais dans la musique.

 

Le projet de mes compositions musicales était de créer des livres audio très musicaux, tout en tirant des compositions métal et en les arrangeant musicalement pour les rendre classique. Mais je crois que je suis toujours en pleine recherche de mon style, des instruments à utiliser, etc.

 

 

Stéphane Dubois,

KING et Damasio font partie de tes auteurs préférés, que t’apportent-ils par rapport à d’autres auteurs des genres de l’imaginaire ?

 

 

Frédéric Bonnotte,

King a été celui qui m’a fait réellement découvrir la littérature. Je n’ai jamais lu de grands classiques français, par exemple. J’ai préféré être éduqué par le langage parfois cru de King, par ses histoires horribles. Damasio, quant à lui, m’a apporté plusieurs choses. J’avais arrêté d’écrire une fois bien entré dans le monde actif. C’est après la lecture du fabuleux « La Horde du Contrevent » que mes envies d’explorer des univers m’ont repris. Dans ce livre, j’avais remarqué un détail, plutôt quelque chose de très important et que je n’avais pas compris avant : si les personnages n’ont aucune âme, alors le livre n’en aura aucune. C’est lui qui m’a donné envie de recommencer à écrire après une longue période d’arrêt, car je pensais avoir trouver ce qu’il manquait donc à mes premiers essais : une âme.

 

Stéphane Dubois,

Avant JUNO, tu avais déjà publié Le Monde Effroyable de Maconïs prévu en 2 tomes associés aux Chroniques des Génies, quelle était ta démarche ?

 

Frédéric Bonnotte,

J’avais effectivement publié Le Monde Effroyable de Maconïs, prévu en deux tomes, sur diverses plates formes littéraires. Mais l’histoire était trop longue, peut-être trop simple ou trop cinématographique. Le roman tombait à l’abandon, plus ou moins. J’aimais tellement ces personnages des Génies que j’ai voulu retravailler le roman. Je l’ai rendu plus court, plus clair quoique parfois un peu plus métaphorique. Cependant, la première personne à avoir lu la nouvelle version n’a pas eu le courage de lire plus de deux pages : le style lui déplaisait vraiment. J’ai voulu abandonner mais l’attrait des Génies était trop fort. Je ne pouvais pas m’arrêter sur cette critique rapide. Finalement, la même maison d’édition qui a édité Juno a choisi de s’emparer du roman également. Il sera disponible sous sa version finale d’ici très peu de temps et effectivement sous le nom des Chroniques des Génies.

 

 

Stéphane Dubois,

Pourquoi as-tu besoin de plusieurs modes d’expression  artistique pour t’exprimer : écriture, dessin, musique, imagination. Jeux vidéo…

 

Frédéric Bonnotte,

Tout simplement, je crois, parce que mon cerveau et mon imagination ne sont jamais réellement en pause. J’aime créer, imaginer, développer. Approfondir un univers littéraire avec quelques notes de musique, cela me procure réellement du plaisir. Malheureusement, le dessin n’est pas ma spécialité – dirons-nous que c’est plutôt affreux – et j’aurais tout autant aimé créer des bandes dessinées, etc. Tout ça pour soulager une imagination débordante et comme je l’avais écrit dans la première question, dans l’espoir de faire rêver d’autres comme j’ai pu rêver.

 

Stéphane Dubois,

Venons-en à JUNO comment t’es venu l’idée de cet ouvrage et comment tu le situes dans ta démarche globale de création.

 

Frédéric Bonnotte,

L’idée de l’ouvrage m’est venue en regardant le film « Cloverfield ». J’appréciais beaucoup l’idée qu’enfin, un être humain seul ne puisse empêcher la fin du monde. Et qu’au contraire, les protagonistes de l’histoire sont, tout au long de ce carnage cinématographique, juste spectateurs de ce qu’il se passe. Donc l’idée d’écrire dessus est née naturellement. Mais je voulais inclure une légère contradiction : mes personnages seraient spectateurs tout en ayant un léger rôle à jouer.

 

L’intérêt du livre est qu’il n’y a pas de héros, concrètement. Chaque personnage devient le JE de l’histoire et nous permet de s’identifier à lui. Nous sommes tous héros de cette histoire. Chacun des protagonistes réagira à sa manière face à l’histoire. Chacun des protagonistes prendra telle ou telle décision. Chacun d’entre eux aura participé à sa manière à l’histoire de Juno. Je crois, qu’au final, chacun des protagonistes n’est qu’une représentation de mes divers états d’esprits : déprimé ou enjoué, spectateur ou poète, animal ou enfant.

 

 

 

Stéphane Dubois,

Et tu penses associer comme tu l’as déjà fait, plusieurs formes d’art à JUNO.

 

Frédéric Bonnotte,

J’aurais voulu le faire mais tout ceci est plutôt délicat. Trouver un éditeur qui serait prêt à mettre en vente un audiobook dans ce style n’est pas évident, surtout pour un auteur inconnu du grand public. C’est un gros risque. Damasio l’avait fait, dans son style. Il m’avait donné les bases d’un projet que j’avais en tête depuis bien longtemps et bien avant la lecture de sa Horde. L’autre grande difficulté est de composer des morceaux qui colleraient avec l’univers et qui seraient audibles, la musique assistée par ordinateur n’est pas de tout repos ! Pour Juno, je n’ai composé que deux morceaux, très différents l’un de l’autre mais n’en ai pas refait d’autres depuis que le livre a été édité.

 

Stéphane Dubois,

Pour finir quels sont tes projets à plus ou moins long terme ?

 

Frédéric Bonnotte,

Réussir à me vendre et à me faire connaître, ce qui n’est pas toujours simple. Je ne suis pas très vendeur... Continuer à créer des mondes à l’agonie, dans mon style d’anticipation. Et continuer malgré tout de créer des mondes qui, sous de tristes aspects perdus, ne le sont jamais réellement : il y aura toujours de l’espoir.

 

L’objectif utopique serait de percer dans ce domaine, d’avoir accès au cinéma, de rendre concrètes les images qui se dessinent dans ma tête lorsque j’écris. Tout ceci serait l’extase professionnelle.

 

Mais en étant plus réaliste, l’objectif rêvé est de recevoir des mails de lecteurs ayant vibré pour mes lectures. Là, je pourrais me dire que j’aurais réussi ce que je voulais réellement faire de ma vie : faire rêver.

 

Bibliographie :

  • Juno – Frédéric Bonnotte, édité par Le Lys Bleu Editions
  • Chroniques des Génies – Frédéric Bonnotte, édité par Le Lys Bleu Editions
  • Scary – Frédéric Bonnotte, accepté mais sous réserve
  • « Les brumes de nos sens » (en cours d’écriture)

 

Biographie :

Frédéric Bonnotte est un passionné de littérature, d’astronomie et de science-fiction. Fraiseur-aléseur de métier, il écrit durant ses temps libres et quelques romans aux nuances apocalyptiques et totalement désespérées naissent, dont Juno et les Chroniques des Génies.

Extrait de JUNO , merci a l'auteur.

Entretien Frédéric Bonnotte Auteur

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commentaires

J
"Je crois, qu’au final, chacun des protagonistes n’est qu’une représentation de mes divers états d’esprits : déprimé ou enjoué, spectateur ou poète, animal ou enfant." => ça me rappelle Vice-versa de Pixar ! :)
Répondre

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