La Femme aux semelles de temps (Recueil)
Résumé
LES NOUVELLES DE CE RECUEIL :
Amours de verre
Dans le pays-qui-sera, la musique est partout. Elle accompagne chaque moment de la vie : naissance, deuil, récréation scolaire, « ouverture de chaque session du Parlement », etc. Chaque habitant du pays-qui-sera sait jouer d’au moins un instrument, mais ce n’est pas tout le monde qui a le talent de Guzla Retsiolèz. La compositrice légendaire rencontrera par hasard Zanne Herrica, une nomade constamment à la recherche de nouvelles sonorités. Ou peut-être est-ce plutôt Zanne qui rencontrera Guzla ? Plus tard, bien plus tard, viendra Toome, un souffleur de verre, qui n’a pas encore trouvé le violon lui étant destiné.
Ailleurs et au Japon
L’autrice jongle avec les lignes découpées de divers textes et ainsi naît une machine. En plein vol, celle-ci peut déplacer le paysage. Mais cet étrange oiseau craint tellement de tomber que cela finit par arriver et, dans sa chute, il perd ses ailes de métal. Il ne sait plus quoi faire d’autre qu’attendre dans cette « forêt quasi marine » dans laquelle il a rebondi. Jusqu’au moment où une femme apparaît, peut-être tombée du ciel comme lui. Une géante. Une femmemontagne.
Le Dormeur dans le cristal
Ils voyagent dans l’espace depuis si longtemps à l’abri du temps dans leur champ T qu’ils se sentent éternels. Peut-être le sont-ils vraiment… Pour la première fois, ils trouvent sur une planète en décrépitude un autre être humain. Celui-ci est figé en plein coeur d’un « dodécaèdre taillé dans un seul bloc de diamant artificiel ». Le Dormeur dans le cristal. Bien sûr, ils l’amènent avec eux sur leur vaisseau. Maïa a alors le loisir d’aller lui rendre visite tous les jours, même si le dormeur reste immobile. Elle lui imagine des vies avant elle et, pourquoi pas, avec elle lorsqu’il se réveillera enfin.
Les Villes invisibles
Dans les nouvelles cités dômes vous n’avez que cinq destinations, autant que les doigts de la main. Autobulles, taxibulles ou métro, il suffit d’apposer votre main et de vous laisser porter dans la marée de cachemantes. Que vous soyez Thélaïme ou Gisèle, que vous alliez à la Zone Hôpital, à la Zone Commerciale ou au District des Écoles, peut-être que ce jour sera LE jour. Le bon moment, celui d’entre deux vies. L’instant d’être diverti et transporté dans les restes des quartiers d’avant dans ces villes invisibles. Pour se perdre et peut-être finalement se retrouver soi-même.
Into White
Tish retourne au Saguenay-Lac-St-Jean après trente ans d’absence. Trente ans à survivre et à aider comme elle le pouvait dans une BETs en Amérique du Sud. C’est suite au décès de son frère, l’ancien maire de Saguenay Ville Verte, qu’elle se décide enfin à quitter les débris du Big One en Californie. Elle fait le chemin accompagnée de Maddie, une petite fille à la peau qui s’illumine, une génétiquerie. Tish y revoit ses anciens amis et amours, mais seulement pour un court instant. Une simple pause sur leur trajet. Car Maddie et elle ne s’arrêteront pas tant qu’elles n’auront pas vu la neige blanche, celle qui ne fon pas.
La course de Minuit
Cinquante ans après le voyage de Tish, Minuit et Shikuan viennent de gagner la dernière course à l’ombre de l’année. Mais si les courses de Zep sont terminées, reste encore la Course aux souvenirs, celle qui se fait à pied de Grande‑Anse à Gilbertville. Celle qu’a courue Minuit la rebelle il y a quinze ans avant de quitter sa région natale et la Famille. Celle que Péri veut courir accompagnée de Minuit qu’elle a choisie comme kukum. Une course aux souvenirs, un espoir, un passage de l’adolescence à l’âge adulte alors que l’ombre recouvre la terre et que le siècle se termine pour laisser sa place à un nouveau quand arrivera minuit…
La Femme aux semelles de temps
Celle qu’on surnomme la vieille au sac à dos a un problème ce matin avec la semelle de sa sandale droite qui s’est incrustée au ras du trottoir. Par-dessus le marché, elle s’est trompée de chemin. Et son sac qui est plein « juste des urgences-oublis, mais ça pèse son poids quand même ». Elle n’est pas sûre de pouvoir rentrer avec ce soulier fichu et l’autre « semelle aussi [qui] va naufrager… » Mais il y a soudain ces deux gamines qui arrivent et la guident vers une femme qui répare les souliers par chez elles, un rare quartier avec un coin d’arbres, une sorte de jardin communautaire. Au beau milieu des quelques maisons encore debout, « c’est joli, ça repose les yeux ».
Mot de l’autrice : Pourquoi la science-fiction ?
Parce que je peux y faire tout le reste : de la psychologie et de l’action, de la philosophie et du mystère, de l’horreur et de la politique, des sciences…
Et comme femme, ça m’est absolument indispensable d’écrire, de lire et de penser SF. À part la colère et le chagrin, quels modes d’expression et de réflexion sur la vie des femmes le monde d’aujourd’hui nous offre-t-il ? Je veux pouvoir imaginer comment ça peut être différent, le décrire, le faire sentir pour que ça devienne peut-être possible un jour. Pas seulement à propos des femmes, mais des êtres humains. C’est quoi, un être humain ? Il n’y a que la SF pour poser cette question dans toutes ses dimensions.
Et moi, j’aime vivre au large…
Ce qu’il faut savoir
• Élisabeth Vonarburg est sans contredit l’écrivaine de science-fiction la plus connue et la plus talentueuse de l’histoire de la littérature québécoise, voire de la francophonie tout entière ;
• Les sept nouvelles du recueil nous amènent dans différents univers, époques et futurs de l’humanité. Chacune d’elles explore à sa façon des facettes du temps. Les trois dernières nous offrent d’ailleurs un regard assez optimiste sur l’avenir, comme s’il restait un petit espoir que les humains se mettent à prendre les choses en main et améliorent ainsi leur sort, à coups de jardins communautaires, de course des jeunes pour l’espoir et pourquoi pas même de Ville Verte ;
• Les livres d’Élisabeth Vonarburg ont été publiés et/ou traduits dans plusieurs pays, dont les États-Unis et la France. Et en 2018, elle remportait le Prix extraordinaire des Utopiales lors du festival du même nom à
Nantes, honneur récompensant la qualité de l’ensemble de son œuvre sur les quatre dernières décennies !
ÉLISABETH VONARBURG est une des figures les plus marquantes de la science-fiction québécoise. Elle est reconnue tant dans la francophonie que dans l’ensemble du monde anglo-saxon et la parution de ses ouvrages est toujours considérée comme un événement. Outre l’écriture de fiction, Élisabeth Vonarburg pratique la traduction (la presque totalité de l’œuvre de Guy Gavriel Kay, entre autres), s’adonne à la critique (notamment dans la revue Solaris) et à la théorie littéraire (Comment écrire des histoires). Depuis 1973, Élisabeth Vonarburg a fait de la ville de Chicoutimi son port d’attache
« Son style, sa culture sa verve proverbiale et ses manies de touche-à-tout font d’elle une incontournable. Voilà, c’est dit. »
Le Devoir
« Élisabeth Vonarburg s’est imposée comme l’un des grands noms des littératures de l’imaginaire au Québec. »
Entre les lignes
Élisabeth Vonarburg sera présente au Salon international du livre de Québec du 14 au 16 avril 2023.
La Femme aux semelles de temps
Science-fiction
R228, 320 pages, 15,95 $
978-2-89835-031-3
Communiqué de presse
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