Hervé Richez Grand Angle
Bonjour Hervé Richez,
Vous êtes scénariste chez « Grand Angle », vous aviez fait des séries fantastiques, je pense, a « Sam Lawri ».
Oui j’en ais fait deux, je suis à la fois scénariste humour et scénariste réaliste, j’ai fait une vingtaine d’albums en réaliste, dont deux séries : « Sam Lawri » qui racontait les déboires d’un ancien soldat américain de la guerre du Vietnam, qui suite a une blessure a la tête se rend compte qu’il est en capacité de voir la mort quelques instants avant qu’elle arrive grâce a des visions, j’avais fait une autre série fantastique « Groom Lake » du nom du lac qui borde la « Zone 51 » dans le désert du Nevada, le pitch était simple : « la Zone 51 est bien le plus grand secret de l’Humanité, mais cela n’est pas celui que l’on croit », ces deux minis séries sont terminées, en 6 tomes pour « Sam Lawri », le dessinateur étant partis pour d’autres aventures et « Groom Lake » en 4 tomes.
Peut-on espérer te revoir dans des histoires de fantastique ou en SF ?
La SF non, car je n’ai pas ce genre de compétence, je n’ai pas été culturellement assez nourri, en plus il y a eu tellement de belles choses qui ont été faites qu’il est dur de ce renouveler.
Mais le fantastique oui, c’est toujours en ce qui me concerne un fantastique qui est quand même ancré dans une forme de réalité. Il peu y avoir un peu de « magie », mais toujours en restant dans une certaine réalité, c’est vraiment important, car c’est ce qui crée et divise les histoires.
Nous allons changer de casquettes et nous adresser au Directeur de la collection « Grand Angle » que vous êtes également.
Souvent les gens que j’ai rencontrés m’on dit avoir des difficultés a appréhender, voir une unité, un fil rouge dans cette collection, que cela soit des lecteurs ou des libraires, que pouvez-vous nous dire a ce sujet ?
Pourtant elle est assez identifiée, elle est aujourd’hui double, à l’origine quand nous avons commencé c’était clairement orienté vers des thrillers ancrés dans le réel, avec une légère dimension fantastique, et ensuite et part la publication des différents projets, notamment une série intitulée : « L’Envolée sauvage », qui traitait de la trajectoire d’un petit garçon durant la Shoa, effectivement changé un peu la ligne directrice aujourd’hui elle est double, on fait beaucoup de récits ancrés dans un fond historique que l’on pourrait résumer par leurs histoires on fait la grande histoire, que cela soit des histoires vraies, que cela soit l’histoire de trajectoires d’hommes « normaux » dans une situation historique extraordinaire, avec également une deuxième ligne de récit qui sont plus à émotion en général contemporaine que l’on peut qualifier de « belles histoires, de beaux contes » contemporains.
On vient de sortir, « Une nuit à Rome » de Jim, le pitch est extrêmement simple, c’est deux personnes qui ont le même âge, nés le même jour, qui étaient ensemble à 20 ans qui on fait le serment de passer la nuit de leur 40 ans ensemble et le quarantième anniversaire du garçon arrive et il reçoit la cassette vidéo du serment avec un numéro de téléphone en lui disant « appelle moi ».
Et cela pose vraiment la question qui est universelle de savoir si on a été au bout des rêves de notre jeunesse, peut-on trahir un serment de jeunesse.
Si je posais la question de la ligne éditoriale, c’est qu’elle est revenue plusieurs fois à ma connaissance.
On avait à l’époque trois lignes différentes, on avait la collection « Grand Angle » qui était plus sur les thrillers à dimension fantastique, on a eu une collection « Angle de Vue » qui est finalement ce que l’on fait aujourd’hui dans notre deuxième ligne directrice et nous avions une collection qui s’appelait « Angle Fantasy », qui nous avons arrêté de publier des projets, car nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas les meilleurs pour ça. On a recentré finalement sur « Grand Angle » et « Angle de Vue » en une seule collection « Grand Angle ».
Pour finir j’aimerais ajouter concernant la dimension fantastique, on l’a pour instant un petit peu quitté, on a quand même encore des récits que l’on suit, je pense à « Thomas Silane » qui est un journaliste un peu extraordinaire, il est équipé d’un appareil photo qui sur une scène de crime va lui permettre de démêler les écheveaux de la disparition de ses parents.
On a aussi « Si seulement » l’histoire d’une personne qui se retrouve dans une pièce ou il y a 5 couloirs, des thrillers un peu plus purs comme dans « Dans mes veines » et « Llyod Singer » (voir entretien avec le nouveau dessinateur sur ce site) qui a un aspect de super héros, de dédoublement de la personnalité.
Site de l’éditeur Grand Angle : http://www.angle.fr/
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