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Site sur la Science-fiction et le Fantastique

 

Ceux qui voyaient ceci pour la première fois ne purent retenir un murmure  d’étonnement.

 

Dans des cases alignées, des créatures composites, mi-hommes mi-oiseaux, affreuses â voir, à l'air misérable et malheureux se trouvaient. Elles n'étaient pas toutes semblables. En effet on se rendait compte que différentes tentatives d'adjonction. Sur leurs humaines structures avaient été effectuées, soit en ce qui concernait les ailes, soit en ce qui concernait le bec ou les pattes. Il y avait tout un échantillonnage d'hybrides plus ou moins hommes au plus ou moins oiseaux.

 

Le chef des savants nous mena vers ce qu'il considérait comme l'exemplaire le plus réussi de la race des hommes oiseaux. Une étiquette au pied de la cage, comme pour les autres donnait en latin son nouveau nom à ce nouveau spécimen du règne volatile :

Avis Homo.

 

Il était de la taille d'un homme ordinaire et il avait à la place du nez un long bec crochu comme celui des grands rapaces qu'il ouvrait de temps à autre. Ses membres postérieurs étaient de grosses pattes d'oiseaux et ses membres antérieurs des ailes. De tout cela se dégageait un air de misère et de souffrance;nées de la douleur causée par la transformation que les chirurgiens lui avaient fait subir, mais aussi de se savoir et de se voir ainsi.

 

« Quel est le but de ses recherches ? »  demandais-je au chef des savants qui avait repris sa cour auprès de moi, le plus froide­ment possible .

 

« Quel est le but ? » sourit-il. Mais la guerre, évidemment !  Imaginez un seul instant que nous puissions expédier par derrière les lignes ennemies ces hommes-rapaces. Quelle terreur ne répandrions nous pas, et quels dégâts n'assurerions-nous pas ! Aucune parade ne serait possible alors à nos ennemis que nous défairerions à tous coups t Mais hélas nos essais ne sont pas encore concluants... Nos hommes oiseaux ne volent toujours pas. Il y a dans la nature quelque chose de mystérieux au sujet du vol que nous n'arrivons pas à saisir. Mais nous finirons bien par réussir !

 

« Vos recherches sont en effet fort intéressantes » nota Sardonica qui avait entendu notre dialogue. « Poursuivez les et je vais faire donner des ordres pour que vous ayez le matériel humain_ nécessaire !

 

«  - Merci, Madame la Comtesse » susurra le savant spécialisé en hommes-oiseaux, en faisant une révérence aussi servile que ridicule. La grande fréquentation des oiseaux l'avait rendu un peu oiseau lui-même.

 

Nous vîmes d'autres tentatives d'expérimentation sur l'homme sur lesquelles je ne m'étendrai pas, tant elles m'écoeuraient. Cependant je dois confesser que petit à petit mon esprit changeait à ce sujet. Plus même il m'arrivait d'être émerveillé de toute ces folies sauvages.

 

Néanmoins je vous préciserai que l'une d'elles consistait à agir sur le cerveau de l'être humain où ces savants dévoyés pensaient qu'était le siège de l'intelligence et de l'esprit.

 

Aussi, ouvrant le crâne, ils extrayaient l'une ou l'autre partis de la cervelle pour parvenir à circonvenir l'emplacement de chaque pensée et de chaque sensation.

 

« Le but ? » me dit Primus, sachant que ma question de tout à l'heure me hantait toujours. « Il est simple !! Réussir à produire une race de guerriers qui exécutent les ordres qu'on leur donne sans chercher à en connaître les raisons, et qui sont prêts à se faire tuer si il le faut. Les guerriers idéaux, quoi 1

 

On garda la plus incroyable découverte pour la fin. « Le morceau de roi » commenta Primus, soufflant toujours son haleine puante dans mes narines avec insistance.

 

Nous parvînmes dans les salles vaste  comme des cathédrales du fameux minerai «rayonnant ».

 

Fantastique vision dans cet antre de l'enfer, au milieu d'une chaleur et d'une poussière terribles.

 

Des foules d'esclaves amenaient de grandes quantités d’un minerai qui paraissait du plus anodin aspect. Ensuite des machines qu'ils actionnaient inlassablement, enfermés â l'intérieur de roues comme des écureuils, le trituraient, le broyaient.

 

Des gardes-chiourmes casqués, sévères et hiératique, observaient un fouet à la main. D'autres esclaves veillaient à de gigantesques chaudrons où bouillissaient comme des eaux de sorcellerie.

 

Je voulus palper la boue noirâtre issue de ce traitement.

 

« Ne touches pas à cela ! » me cria Sardonica, tandis que le chef des savants me retirait déjà le bras. « Ce minerai émet d'étranges rayons invisibles qui brûlent. C'est pourquoi nous l'appelons " minerai rayonnant ". D'ailleurs regarde ces enclaves qui travaillent ici. »

 

Certains à la place des bras n'avaient que des moignons auxquels on adaptait des pièces métalliques pour qu'ils puisent continuer à produire jusquà ce qu'il n'y ait réellement plus rien à tirer d'eux.

 

Le chef des savants expliqua que dans cette boue, à. nos pieds, que l'on ne savait pas suffisamment purifier se trouvait une redoutable et mystérieuse puissance. Il ajouta que celui qui saurait capter cette force prodigieuse aurait de quoi faire fonctionner des machines extrêmement puissantes et pourrait même faire sauter la terre si il le désirait.

 

Les auditeurs, excepté les initiés, restèrent médusés par cette révélation qui dut leur apparaître folle dans son audace incroyable. « 

 

Faire sauter notre terre ? » Impensable.

 

Nous ne la connaissons pas toute encore !

 

Mais à moi qui savait le diabolisme de la Comtesse-panthère, cela me parut presque plausible.

 

Et aujourd'hui, vieux moine rabougri assis à ma table, je suis obligé d'ajouter foi à ce que disait alors le chef des savants. Il eut été possible à la Comtesse de faire sauter notre terre et elle eut été capable de le faire pour son plaisir et pour ses désirs sataniques...

 

Nous remontâmes à la surface au moyen d'une sorte de cage actionnée dans un puit vertical par un système de cordes, à très grande vitesse.

 

Lorsque je débouchai à l'air libre, après avoir passé le grand hall de réception et à nouveau franchi la lourde porte ornée de têtes de panthères, donnant sur une rue banale, je me demandai si le n'avais point rêvé et si cette maison des savants recelait autant de secrète et si il existait une véritable ville souterraine sous cette demeure avec autant de détestables prodiges.

 

( A suivre )

 

 

 

 

Sardonica ou la femme panthére ( K 12)
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