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Site sur la Science-fiction et le Fantastique

Quelques jours après cette scène, je me rendis au casernement où s'entraînaient les nouvelles recrues. En dehors, bien sur, des officiers instructeurs, un très petit nombre seulement de personnes étaient autorisées à y pénétrer. Un mur immense dont la population ne devait pas s'approcher encerclait l'ensemble des installations Il était surmonté de fers acérés et tranchants de formes biscornues.

 

Nous pénétrâmes du l'intérieur du camp. Une vaste cour payée de dures pierres noires, était entourée par des bâtiments austères comme des constructions religieuses. Au centre de cette cour, sur un énorme piédestal, une gigantesque panthère en métal extrêmement brillant attirait irrésistiblement l'oeil.

 

A mon immense surprise je ne pus qu'admettre que cet animal était tout entier en Or. Et il brillait de mille feux â la clarté du soleil. Les yeux, eux, étaient constitués  de deux diamants, plus gros que jamais homme n'en vit, réverbérant en un éclat terrible de leurs facettes la lumière du jour. Cette vision vous terrorisait sur place.

 

Le chef de l'école, entouré par, ses sbires comme par un cercle d'insectes malveillants, s'avança au devant de nous. Ils étaient tout de noir vêtus, la mine austère et les traits de leurs visages sans expression étaient d'une froideur de glacée. S'agissait-il encore d'êtres humains ou de machines impeccables qui allaient implacablement vers ce pourquoi elles étaient construites ?

 

Au commandement des officiers, on fit entrer les recrues par quatre portes aux quatre coins de la cour. Ils se déversèrent comme quatre flots de lave noire irrésistiblement pour se mettre en croix autour de la statue d'Or.

 

Sardonica et notre groupe s'avancèrent au milieu de l'allée centrale. Nous nous trouvâmes bientôt au pied de la panthère. Je me pus encore une fois m'empêcher de noter la ressemblance frappante entre la gracieuse puissance de cet animal et celle de la Comtesse infernale et la même férocité dans le regard.

 

" Viva Sardonica !" crièrent les soldats en se prosternant devant elle. Son visage reflétait une intense satisfaction de constater la puissance qu'elle exerçait sur les hommes. " Nos vies lui appartiennent 1 Elle seule sait ce qui est bien ! « Viva Sardonica ! »

 

On sentait venir jusqu'à nous le rayonnement troublant de ces jeunes mâles, mélange d'ardeur virile et de sensualité. Sur un geste impérieux de la Comtesse, ils se relevèrent. Le sourire de Sardonica ne m'avait jamais apparu si sauvage, si énigmatique, à quoi songeait-elle ? Quel Destin préparait-elle à ces jeunes âmes ? Elle seule le savait, et disposait d'eux à leur insu.

 

Nous allâmes nous installer dans une sorte de tribune apportée à la hâte pour la parade. On avait amené aux officiers leurs chevaux. Ils se mirent chacun à la tête d'une escouade d'hommes regroupés derrière la bannière noire qu'ils brandissaient. Et aux sons des tambours et des trompettes commença le sinistre ballet. Ces ballerines de la mort se croisaient, s'enlaçaient avec une coordination remarquable, comme si elles n'étaient que des anneaux d'un même serpent géant.

 

Elles se déployaient comme si elles éclataient, puis se regroupaient et venaient former des sortes de roses noires qui se mettaient à tourner sur elles-mêmes comme prises de folie. Puis deux par deux, comme des couples d'horribles ménages, elles se grimaçaient l'une en face de l'autre et entrecroisaient leurs armes avec Férocité. Puis elles se remettaient avec les autres pour danser à nouveau au son d'une terrible musique qui vous remplissait du désir d'en découdre, même malgré vous, en vous distillant une sorte de poison subtil dans le sang.

 

Puis un coup de cymbales arrêta les danses guerrières et chacun reprit sa place en bon ordre.

 

Ensuite nous visitâmes les locaux de l'école. Tout était fait en vue du culte de Sardonica. Partout des écussons et des armes représentant la panthère stylisée ouvrant sa gueule béante et étirant ses griffes. Partout aussi des devises rappelaient aux soldats leur devoir et exaltaient l'esprit de sacrifice.

 

Après quoi, on nous conduisit au-delà des bâtiments.

 

Des stades, vastes comme ceux de l'Antiquité étaient destinés à perfectionner les coups, à la course et aux différents sauts et lancers.

 

 

Plus loin on pouvait voir la reproduction assez réaliste d'un vrai champ de bataille parsemé d'obstacles divers : murs, fossés, rivières...Ça et là sur ce terrain, des figurines disséminées représentaient les différents types d'adversaires avec clairement indiqués les points où il fallait les frapper pour être sur de tuer à tous coups.

 

Nous assistâmes à différents exercices simulés de guerre. D'abord un seul combattant chevauchant un destrier lancé au galop essayait de viser au bon endroit la cible qui alors se mettait à tourner sur e11e-méme, comme si elle était devenue folle. Puis deux par deux, différemment armée, un peu comme les gladiateurs dont nous parlent les conteurs latins, des hommes se défièrent. Enfin il y eut de petits groupes opposés les uns aux autres.

 

« De jeunes loups, de jeunes loups » me murmura Sardonica, l'oeil intéressé. C'était bien en effet de jeunes loups qui combattaient avec acharnement et pugnacité. On dut les arrêter avant qu'ils ne s'entretuent pour de bon, tant ils s'étaient pris au jeu.

 

« C'est un peu dommâge ! » ajouta Sardonica, « mais nous en aurons bien besoin d'ici peu... ».

 

(A suivre)

 

 

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