Entretien avec Pascal Chind
Bonjour Pascal Chind,
Tu es le réalisateur de « Coupé Court » (voir article sur notre site), tu peux nous dire pourquoi avoir décidé de le mettre gratuitement sur
Dailymotion.
Je n’aime pas le dire, mais Coupé Court a terminé sa vie
en festival et à la télévision. Une très belle vie ! C’est donc l’ultime étape de son exploitation. Cela ne veut bien sûr pas dire qu’il va disparaître ! Mais, s’il survit, il le fera
par lui même, sans que moi ou mon producteur n’intervenions. C’est d’ailleurs à ce moment, qu’on peut rêver que le film devienne culte, et soit vu et revu, qu’il devienne un objet de curiosité
auprès des générations de cinéphiles qui suivront.
« Coupé Court » a reçut 8 prix, dont le
Méliès, d’Argent, cela a eu quelles influences sur tes projets ?
À vrai dire aucune influence directe. Je n’ai pas eu de producteur qui se soit précipité à ma porte pour me proposer la lune. L’impact le plus important est que la reconnaissance augmente considérablement la confiance en soi. Il est facile de tomber dans la paranoïa et se demander si on est vraiment à la hauteur des enjeux.
D’ailleurs, j’ai une petite anecdote savoureuse à propose du Méliès d’Argent. Ça faisait bien une décennie que je n’avais pas mis les pieds au cimetière du Père Lachaise, quand j’y suis entré, non pas pour m’y promener, mais pour prendre un raccourcit. Je ne portais aucune attention aux inscriptions sur les tombes, quand je suis tombé sur celle de Georges Méliès. J’ignorais qu’il avait été enterré là. Je m’y suis donc arrêté, et me suis laissé aller à rêver que je l’avais en face de moi. Je lui racontais ce que je faisais, et le bonheur que j’éprouvais à faire ce métier. J’y suis bien resté une demie heure. Je n’ai pas vu le temps passer. J’étais bien avec Georges.
Et bien croyez le ou non, au moment où j’ai posé le pied à l’extérieur du cimetière, j’ai reçu un coup de fil de l’Angleterre m’annonçant que mon film Coupé Court avait été sélectionné pour le Méliès d’Argent au festival International du film de Leeds… Et quelques semaines plus tard, je l’ai remporté ! Je tiens donc à remercier Georges, qui y est certainement pour quelque chose.
On parle de projets de courts et longs métrages, ainsi que de série TV en ce qui te concerne, tu peu nous en dire plus.
Je ne cesse pas de développer des courts métrages. Ils
sont le creuset des histoires « longues » auxquelles je travaille également. Je suis boulimique. Je développe toujours plusieurs histoires en même temps (longues ou courtes). Avec un de
mes producteurs, on attend le retour d’un diffuseur à propos d’une série, qui raconte les tribulations d’un robot.
Je crois énormément à cette série. J’ai également entrepris le développement d’une série à partir de mon film « Coupé Court ». Ça fait longtemps que l’idée de trottais dans la tête. Cela m’a même emmené à développer un long métrage en collaboration avec l’auteur de bd François Schuiten. Mais, la proportion démesurée du projet pour la France et pour un premier film a eu raison de moi temporairement. J’ai mis le projet en attente, et me suis concentré sur la série. On retrouvera le héros de Coupé Court, Tom, ainsi que les autres protagonistes. Il y aura bien entendu de nouveaux personnages. On apprendra au cours de la série l’origine de la ville et l’histoire de ses habitants. La surprise sera de taille !
En SF/Fantasy toujours ?
Toujours, oui. Bien que je travaille actuellement sur
une comédie plus classique (long métrage) avec la productrice Sophie Baudin, mon univers se situe généralement dans des univers proches de ceux de la SF, de l’uchronie et du
fantastique.
En quoi ces genres te permettent-ils de t’exprimer plus
complètement que d’autres ?
N’est-il pas plus simple d’avoir une autre vision sur le
monde pour mieux le comprendre ? C’est d’ailleurs ce qui motive mon intérêt pour les personnages marginaux, atypiques, mis au banc de la société, ou simplement exclus par leur différence. Leur
vision du monde m’intéresse. Quand on est bien inséré dans la société, et qu’on arrête de se poser des questions sur le monde dans lequel on vit, on devient des automates, on ne remet plus rien
en question, on est des petits soldats de la pensée unique… L’un des mes acteurs fétiche, Christophe Fluder, est une personne de petite taille. J’ai depuis longtemps oublié ses un mètre
vingt-trois. Mais, souvent j’essaie de me mettre à sa place et d’imaginer le monde à son niveau, avec tous ces « grands » qui l’enveloppent par leur présence, les difficultés à être
comme tout le monde. Cette bataille, pour lui, est perpétuelle. Elle ne cessera jamais. Il se verra toujours différent des autres, c’est sa condition qui l’exige. Même s’il mène une vie agréable
et qu’il est entouré d’amis fidèles. Il n’en demeure pas moins qu’il est différent. Il ne s’endormira jamais dans cette conformité et ce confort apparent, qui sont le lot des gens qui sont comme
tout le monde. Et, cette différence le rend inestimable à mes yeux. Son regard est fondamental pour comprendre le monde et le questionner.
De nombreux films de cinéma ou de téléfilm, ainsi que
des séries Tv de genre sortent, quels films et/ou séries récentes tu recommanderais a nos internautes en SF/Fantasy.
J’aime les films qui préservent le mystère et qui donnent la part belle aux personnages.
Mon palmarès se situe plutôt avant… pour en citer quelques-uns qui me passent par la tête : 2001 l’Odysée de l’espace de Stanley Kubrick, Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol, Time Bandit, Brazil, Twelve Monkeys de Terry gilliam, Blade Runner et Alien de Ridley Scott, E.T. de Steven Spielberg…
En ce qui concerne les séries, il y en a beaucoup qui me plaisent : Game of thrones, Breaking Bad et pour les anciennes The Twilight Zone, la meilleure d’entre toutes, avec toutes les histoires écrites par le grand Richard Mattheson.
Merci de nous avoir accordé cet entretien.
Merci de mettre la lumière sur les courts métrages
!
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