Exposition
EDGAR P. JACOBS & L’ESPADON
ZILLER – JUILLARD
Cette exposition est une évocation spectaculaire d’Edgar P. Jacobs et de l’ambiance qu’il a su créer au sein de sa série de BD d’aventures Blake et Mortimer.
Gilles Ziller et André Juillard exposent leurs créations nées des images inoubliables de Blake et Mortimer. Des sérigraphies inédites inspirées d’illustrations récentes de François Schuiten ornent également les cimaises.
Il s’agit de variations autour du Palais de Justice de Bruxelles.
E.P. JACOBS ET L’ESPADON
Edgar Pierre Jacobs, né en mars 1904 à Bruxelles, est devenu auteur de bandes dessinées à 40 ans. Tout au long de sa carrière, il n’a cessé d'expérimenter différentes techniques et divers styles.
En 1946, le Journal Tintin fait appel à son talent de dessinateur et scénariste pour la réalisation d’une série. Les autres auteurs ayant tous imaginé des aventures tournées vers le passé, Jacobs est chargé de concevoir une bande dessinée réaliste et contemporaine.
Le Secret de l’Espadon est né. Il paraît en épisodes hebdomadaires, en dernière page du journal.
L’Espadon est un avion sous-marin, un appareil capable de se soustraire à la surveillance de l’ennemi. De manière surprenante pour une histoire destinée aux enfants, Le Secret de l’Espadon offre aux lecteurs une aventure mettant en scène des quadragénaires et privilégie le point de vue des « méchants ». Cette Troisième Guerre Mondiale uchronique s’inspire des récits de Conan Doyle, H.G. Wells et Jules Verne.
Chez Jacobs, les cases fourmillent de détails, de décors et de couleurs remarquables, pour parfois constituer de petits tableaux en elles-mêmes. De la même manière, ses planches symétriques, même isolées, conservent leur harmonie et une valeur décorative certaine.
Le Secret de l’Espadon inaugure les aventures de Blake et Mortimer et remporte un succès immédiat qui ne s’est pas démenti depuis.
ANDRÉ JUILLARD & YVES SENTE LE BÂTON DE PLUTARQUE
En 2000, André Juillard et Yves Sente se projettent dans l’univers de Blake et Mortimer avec une première collaboration : La Machination Voronov.
Depuis qu’ils collaborent aux aventures de Blake et Mortimer, Juillard et Sente font référence à la série originelle. Tout autant, ils incorporent à la fiction des événements et des personnages ayant existé ou des allusions à des oeuvres connues. Ils respectent le monde de Blake et Mortimer, mais ancrent le récit dans la réalité contemporaine ou historiquement proche.
Tout comme le faisait Jacobs à l’époque où il concevait ses histoires.
Que s’est-il passé avant Le Secret de l’Espadon ? Blake et Mortimer se connaissaient ils durant la Deuxième Guerre mondiale ? Avaient-ils déjà rencontré Olrik ? La lecture attentive du Secret de l’Espadon indique que oui. L’action du Bâton de Plutarque s’achève donc en 1944, 90 minutes avant le début du légendaire Secret de l’Espadon.
GILLES ZILLER & ARCHIVES INTERNATIONALES
Savoir - faire et qualité d’une technique manuelle au service de l ’ image et de la couleur. Après des études de graphiste plasticien, Gilles Ziller enseigne le graphisme aux Beaux-Arts de Nancy et la sérigraphie aux Art Décoratifs de Paris.
Parallèlement, il édite des estampes en grand format extraites de planches de bande dessinée. Cette activité qui se développe en marge du marché de la BD est relativement nouvelle. Gilles Ziller crée les Archives Internationales en 1985 et se spécialise dans l’édition de sérigraphies.
Autour s’articule toute une série de ramifications aux formes diverses mais qui sont toutes conçues dans le souci d’une ligne graphique bien définie : logo, tampon, papier à lettre, cartes de voeux, catalogues. Ziller était le premier à éditer E. P. Jacobs en sérigraphie.
C’est par une nuit d’hiver, sur le parking d’une grande surface, après quelques appels de phares codés, que les deux hommes se rencontrent pour la première fois. Jacobsien féru, Ziller avoue que le personnage ne l’a pas déçu et qu’il reste pour lui le « Grand dessinateur ».
LES AUTEURS PARLENT DE JACOBS…
André Franquin « Edgar P. Jacobs restera pour moi l’auteur de bandes dessinées ‘réalistes’ le plus important que la Belgique ait jusqu’ici connu. Son ‘réalisme’ fut une transposition du réel extrêmement originale. Il est peut-être le seul à avoir réussi à créer des images inoubliables. Et créer des images inoubliables, c’est pour tous les dessinateurs l’aboutissement suprême. Celui dont, tous, nous rêvons et que nous essayons d’atteindre. Jacobs, lui, y est magistralement parvenu. » (Tintin n°13, 42e année, mars 1987).
François Rivière « Jacobs est un étonnant démiurge. Un créateur magique. Plus encore, peut-être, un initiateur hors-pair. Il a fait naître c’est sûr, de nombreuses vocations d’amateurs de mystères, de fantastique et d’anticipation scientifique, de même que, de façon plus restreinte, peut-être, des passions pour l’archéologie, l’anglophilie, la cybernétique – et nous savons bien que nous n’exagérons pas ! Les œuvres de Jacobs sont en effet plus que de simples romans d’aventures, encore qu’il convienne d’admettre que c’est en fonction de critères réservés à la littérature (et jamais appliqués aux bandes dessinées) qu’il faut les juger et les analyser. » (À l'ombre de la ligne claire. Jacques Van Melkebeke le clandestin de la BD, Vertige Graphic, 2002).
Jean Van Hamme « Parmi les histoires que publiait alors Tintin, on s’intéressait un peu à Corentin et pas du tout au Temple du soleil. Non, à l’école, nous ne parlions que de cet Espadon en avance sur son temps. On se demandait ce qui allait se passer la semaine suivante. On imaginait des rebondissements dont on débattait ensuite mais surtout, on poursuivait notre professeur de modelage qui était maquettiste aux Éditions du Lombard. Il avait donc plusieurs semaines d’avance sur nous. On l’assaillait, on le suppliait de nous raconter la suite. Il n’a jamais cédé. » (Jean-Luc Cambier, Eric Verhoest, Blake et Mortimer. Histoire d’un retour, éd Blake et Mortimer,Dargaud, Paris, 1996).
INFORMATIONS PRATIQUES
ORGANISATION ET SCÉNOGRAPHIE
Maison Autrique asbl
LIEU Maison Autrique
Chaussée de Haecht 266
B-1030 Schaerbeek (Bruxelles)
« EDGAR P. JACOBS ET L’ESPADON. ZILLER – JUILLARD. »
Du 05 décembre 2014 au 15 février 2015
Horaires d’ouverture :
du mercredi au dimanche (fermé les jours fériés) de 12h à 18h (dernière entrée 17h30). Groupes admis (maximum 15 personnes).
Réservation obligatoire pour les visites guidées.
Prix d’entrée : €3,00 – €5,00 – €7,00.
(communiqué de presse)