SCANDALE À PARIS
Un film de Douglas Sirk
Comme annoncé il y a peu, nous arrivons au dernier film de la série de films classiques restauré et disponible à partir de cette semaine distribuer par Artus Films. Ce film bénéficie donc d’une nouvelle copie après une restauration 2K.
Je vous avais également signalé que ce dernier film, pour cette série, n’était pas un film qu’habituellement nous chroniquons sur notre site, il s’agit cette fois d’une comédie policière.
Je n’ai pas voulu séparer ce film des 5 autres juste pour la raison qu’il ne serait pas un film de genre, en plus avec l’approche des fêtes de fin d’années, vous recherchez peut-être des cadeaux qui sortent des grosses productions hollywoodiennes actuelles.
Revenons au film « Scandale à Paris » est une comédie policière de Douglas Sirk, ce cinéaste à de nombreux films à son actif (voir biographie et filmographie en fin d’article). Il avait sa propre vision de l’esthétisme du cinéma : un personnage monte un escalier : il progresse s’élève dans la vie, les couleurs avaient de même une signification assez tranchée, pas de demi-teinte ou de pastel.
Les vrais amateurs de ce genre de films retrouveront donc une « perle » du cinéma des années 40/50.
Résumé du film :
Né en Prison, Vidocq connaît une jeunesse tumultueuse. Grâce à une bande d’escrocs, il se fait passer pour un sous lieutenant de l’armée de Bonaparte et emprunte l’identité de François Vidocq à une pierre tombale. Grand séducteur, il accède, par le biais de sa connaissance du monde de la pègre, au poste de chef de la sûreté et envisage de cambrioler la banque centrale de Paris.
Cette fantaisie policière caustique, drôle autant que raffinée, constitue une biographie très libre de l’ex bagnard-aventurier qui sut devenir chef de la police française et instaura des méthodes d’investigation révolutionnaires. Le grand George Sanders (CREPUSCULE, LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY, BEL AMI, RICHARD CŒUR DE LION) habite littéralement ce personnage cynique et hors du commun par le biais de son dandysme, de son flegme et de son élégance toute britannique.
Un pur chef d’œuvre !
Un classique de la comédie américaine
Un classique de la comédie américaine avec :
- George Sanders (Le portrait de Dorian Gray, Crépuscule, Sumuru la cité sans hommes)
- Signe Hasso (Othello, La septième croix, Le ciel peut attendre)
- Un film de Douglas Sirk (Le secret magnifique, Les amants de Salzbourg, Ecrit sur du vent)
Suppléments
- Diaporama d’affiches et photos
- Films-annonces de la collection Les Classiques
USA – 1946
Un film de Douglas Sirk –
Avec George Sanders, Signe Hasso, Carole Landis, Akim Tamiroff
Scénario Ellis St. Joseph -
Musique Hans Eisler –
Photographie Guy Roe –
Montage Albrecht Joseph -
Décors Frank Paul Sylos
Durée : 100 minutes
Versions : anglais
Sous titres : français
Format 1.37 original respecté
16/9ème compatible 4/3
Noir et blanc
Tous publics
Prix TTC public : 9,90 euros
Sortie : 5 DECEMBRE 2017
Biographie et Filmographie.
Biographie
Né à Hambourg, Douglas Sirk est cependant élevé au Danemark, pays d'origine de sa famille. Adolescent, il rejoint l'Allemagne où son père, journaliste, s'installe définitivement. Étudiant dilettante en droit, philosophie, puis en histoire de l'art (à l'image d'un Mankiewicz, cet excédent de bagage culturel lui confère plus tard un statut d'aristocrate à Hollywood), il obtient pour financer ses études au début des années vingt un premier emploi au théâtre de Hambourg où il monte rapidement ses premières pièces.
Fort de quelques succès, il embrasse alors totalement une carrière de metteur en scène au théâtre, en poste successivement à Chemnitz, Brême, Leipzig où il s'installe en 1929. Ses positions lui valent rapidement quelques démêlés avec les nouvelles autorités nazies (sa seconde femme, Hilde Jary, est d'origine juive). Devant le caractère incontournable des complications auxquelles il doit faire face pour monter le moindre des projets, après un premier et dernier coup d'éclat à Berlin, il accepte un poste à la UFA en 1934 où il acquiert au regard des autorités une nouvelle virginité.
Entrant de plain-pied dans ce qui est une industrie, Sierck adapte ses ambitions artistiques à ce média populaire par essence. Il obtient rapidement des succès importants. Bien que fortement courtisé, il fuit littéralement l'Allemagne en 1937, laissant derrière lui un fils issu de son premier mariage avec l'actrice Lydia Brincken, devenue adhérente au parti nazi. À la prise du pouvoir par Hitler, cette dernière obtint un jugement interdisant au réalisateur de voir son fils. Embrigadé dans les jeunesses hitlériennes, le jeune enfant devint une star dans quelques films de propagande. Douglas Sirk rejoint alors sa femme dont il est séparé physiquement depuis plusieurs années. Il s'installe brièvement en Italie, puis en France, avant de gagner les États-Unis.
Durant les premières années de ce qu'il conçoit alors comme un exil bien temporaire, Sierck, après l'échec de son premier projet avec la Warner, embrasse une brève carrière d'éleveur puis de fermier (années qu'il considère comme parmi les plus heureuses de sa parenthèse américaine). Rattrapé par l'histoire (l'attaque sur Pearl Harbor ouvre une période plombée par des ressentiments anti-germaniques sourds mais généralisés), il est contraint d'abandonner son activité et trouve refuge dans sa famille du cinéma où, bien que porté par son pedigree de réalisateur à succès, il débute comme simple auteur sous le nom américanisé de Douglas Sirk.
C'est avec un petit projet indépendant (Hitler's Madman), porté par un groupe de ressortissants germaniques et réalisé en une semaine (la version finalement exploitée sera étoffée, à la demande de Mayer, de plans complémentaires tournés par l'auteur) qu'il ravive l'intérêt des studios en tant que réalisateur. Il consolide cette position avec ses réalisations suivantes, premiers films où il dirige George Sanders qui devient un ami. Sa carrière débute alors réellement, carrière type d'un réalisateur sous contrat à Hollywood se traduisant par une filmographie éclectique. Autant de projets plus ou moins imposés par les pontes des studios auxquels il tente d'imprimer une touche personnelle.
De fait, éprouvé par l'attitude des grands industriels d'Hollywood (tout particulièrement Harry Cohn, qu'il juge simplement médiocre), désireux aussi de retrouver des traces de son fils (qu'il ne revoit jamais, car tombé sur le front russe), Sirk abandonne en 1949 cette position pendant un an dans l'espoir de renouer avec son Allemagne. Ce retour au pays s'avère non fécond. Déçu, Sirk rejoint la Californie.
Il renoue dans les années 1950 avec des succès publics conséquents (construits en partie autour de l'acteur Rock Hudson dont il fait une star), tout particulièrement une série de mélodrames dans lesquels il finit par imposer une signature. Ces œuvres, aujourd'hui ses plus connues (de Tout ce que le ciel permet à Le Temps d'aimer et le Temps de mourir et Mirage de la vie), sont cependant reçues froidement par ses contemporains, les critiques affichant souvent un mépris plus qu'ouvert. Son œuvre américaine est finalement réévaluée bien après la fin de sa carrière.
Filmographie
Réalisateur
1934 : Zwei Genies
1935 : La Fille des marais (Das Mädchen vom Moorhof)
1935 : Der Eingebildete Kranke
1935 : Dreimal Ehe
1935 : April, April!
1935 : Les Piliers de la société (Stützen der Gesellschaft)
1936 : 't was een april
1936 : La Neuvième symphonie (Schlußakkord)
1936 : Das Hofkonzert
1937 : La Chanson du souvenir
1937 : Paramatta, bagne de femmes (Zu neuen Ufern)
1937 : La Habanera
1938 : Accord final
1939 : Boefje
1943 : Hitler's Madman
1944 : L'Aveu (Summer Storm)
1946 : Scandale à Paris (A Scandal in Paris)
1947 : Des filles disparaissent (Lured)
1948 : L'Homme aux lunettes d'écaille (Sleep, My Love)
1949 : Jenny, femme marquée (en) (Shockproof)
1949 : Slightly French
1950 : Le Sous-marin mystérieux (Mystery Submarine)
1951 : La Première Légion (The First Legion)
1951 : Tempête sur la colline (Thunder on the Hill)
1951 : The Lady Pays Off
1951 : Week-End with Father
1952 : No Room for the Groom (en)
1952 : Qui donc a vu ma belle ? (Has Anybody Seen My Gal?)
1953 : Meet Me at the Fair
1953 : Take Me to Town (en)
1953 : All I Desire
1954 : Taza, fils de Cochise (Taza, Son of Cochise)
1954 : Le Secret magnifique (Magnificent Obsession)
1954 : Le Signe du païen (Sign of the Pagan)
1955 : Capitaine Mystère (Captain Lightfoot)
1955 : Tout ce que le ciel permet (All That Heaven Allows)
1956 : Demain est un autre jour (There's Always Tomorrow)
1956 : Écrit sur du vent (Written on the Wind)
1957 : Les Ailes de l'espérance (Battle Hymn)
1957 : Les Amants de Salzbourg (Interlude)
1958 : La Ronde de l'aube (The Tarnished Angels)
1958 : Le Temps d'aimer et le Temps de mourir (A Time to Love and a Time to Die)
1959 : Mirage de la vie (Imitation of Life)
1975 : Sprich zur mir wie der Regen
1977 : Sylvesternacht
1979 : Bourbon Street Blues
Scénariste[modifier | modifier le code]
1936 : La Neuvième symphonie (Schlußakkord)
1936 : Das Hofkonzert
1937 : La Chanson du souvenir
1937 : Liebling der Matrosen
1937 : Paramatta, bagne de femmes (Zu neuen Ufern)
1939 : Boefje
1944 : L'Aveu (Summer Storm)
1977 : Sylvesternacht
1979 : Bourbon Street Blues
Autre
1946 : Le Démon de la chair d'Edgar George Ulmer, pour sa participation à la mise en scène mais il n'est pas crédité.
1974 : Tous les autres s'appellent Ali réalisé par Rainer Werner Fassbinder qui transpose Tout ce que le ciel permet dans l'Allemagne des années 1970, remplaçant le disciple de Thoreau par un travailleur marocain.
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