Entretien
Christophe Mogentale
auteur de SF.
Stéphane Dubois,
Bonjour Christophe,
« Sommeil Aboli » est ton premier roman de science-fiction? D’où t’es venus cette idée d’aborder le sommeil comme thème central de l’ouvrage ?
Christophe Mogentale,
Bonjour Stéphane. J’ai entendu au détour d’un article que le manque de sommeil était qualifié de mal du siècle (conjointement avec le mal de dos mais c’est bien moins inspirant 😊 ). A partir de là j’ai essayé d’imaginer comment serait un monde sans besoin de sommeil, et j’ai trouvé que les conséquences sur la société étaient considérables selon l’usage que l’on réserverait à ce nouveau temps libre. Je me suis dit que ça valait le coup de creuser spécialement cet aspect. Ce serait la première fois que dans une société on disposerait de plus de temps libre que de temps aux tâches imposées, et ça remet tout en perspective.
Ensuite, le côté rêves, associés au sommeil, était l’occasion de brouiller les pistes et flirter avec le surréalisme ce que je trouve attirant.
Stéphane Dubois
Tu avais déjà publié d’autres textes auparavant ?
Christophe Mogentale,
Bien que j’écrive depuis tout petit, je n’ai réellement publié qu’un seul texte, dans un webzine aujourd’hui disparu, Vers à Lyre. C’était une nouvelle sélectionnée pour un concours qui n’avait rien à voir avec de la science-fiction. Par ailleurs j’ai rendu publiques sur la plateforme wattpad quelques textes ou nouvelles courtes (signés sous pseudos @dallard).
Stéphane Dubois,
Enfant quels était tes comics préféré et pourquoi ?
Christophe Mogentale,
Je vais prendre la question comics au sens large, ne connaissant pas du tout les comics américains. J’ai lu énormément de bandes dessinées belges (les auteurs classiques, Franquin, Hergé, Tome et Janry etc). J’avais une affection particulière pour les Gaston Lagaffe, pour ce héros drôle et maladroit. En même temps, j’ai toujours admiré les auteurs qui parvenaient à distiller un tel humour dans leurs œuvres, c’est ce que je considère le plus difficile en tant qu’auteur.
Stéphane Dubois,
En quoi ta profession informaticien dans le domaine de l’intelligence artificielle t’aide dans tes œuvres littéraires ?
Christophe Mogentale,
Ma profession me permet d’avoir un regard plutôt juste sur l’intelligence artificielle je pense. Loin de certains fantasmes des IAs maléfiques mais sans angélisme non plus. Du coup je peux distiller dans mes écrits quelques points de vue sur le sujet, sans toutefois choisir de rendre central le thème de l’intelligence artificielle, car écrire, comme lire, c’est aussi s’évader du quotidien.
Stéphane Dubois,
Tu as envie d’aborder d’autres formes de créations dans l’avenir, quels sont tes projets ?
Christophe Mogentale,
J’ai effectivement d’autres formes de création en tête, toujours dans le domaine de l’écriture mais en variant les formes. J’aimerais m’essayer à des journaux intimes croisés voire au genre épistolaire, qui permettent de rendre des points de vue plus poignants je pense. Le prochain roman aura sans doute partiellement ou totalement cette forme.
Biographie
Christophe Mogentale
Enfant des années 80, j'ai été bercé par la science-fiction de l'âge d'or, ce qui ne m'a pas empêché de m'en éloigner plus tard. Car l'âge adulte rapproche le réel et qu'il est important pour moi de le questionner, le déformer, toujours en ménageant du suspense.
J'écris de la science-fiction qui ne dépasse jamais le futur proche, comme un prétexte, un futur sombre, souvent.
En tant qu'auteur, j'essaie de créer une littérature pour s'échapper sans s'enfuir, pour divertir comme réfléchir.
Au quotidien je suis un informaticien dans le domaine de l'intelligence artificielle, domaine autant intéressant par les révolutions qu'il fait miroiter que par les questionnements qu'il soulève.
Sommeil Aboli de Christophe Mogentale
EXTRAIT :
Après la catastrophe de Chanoo, la guerre civile fait rage au sein du monde de Nanek. Trois hommes s’allient dans la volonté de créer un monde meilleur. C’est ainsi que la cité-bulle de Machia voit le jour. Sa spécificité ? le Sommeil Aboli, une pilule obligatoire qui neutralise votre besoin de sommeil. Le temps vous appartient désormais, mais plus celui de rêver. Considéré comme un loisir illégal, ce que l’on appelle dorénavant les drims, est devenu une nouvelle drogue.
Premier précepte des Drimeurs : Ne jamais consommer ses propres rêves
Arty Halfidre est un drimeur, brisant les règles du Sommeil Aboli, il vend ses propres rêves. Travaillant entre Machia et les extérieurs, il se retrouve impliqué malgré lui dans les complots qui visent la cité. En effet, certains de ces drims semblent produire des effets étonnants sur ceux qui les consomment. Au fil du temps, Arty commence à douter. Qui l’utilise afin de nuire ? Machia ressemble-t-elle vraiment à la cité de liberté que son père avait imaginée ? En qui peut-il avoir vraiment confiance et où se cache la vérité ?
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