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Site sur la Science-fiction et le Fantastique

Articles avec #howard vernon

Howard Vernon

Howard Vernon

Howard Vernon

 par Philipe VASSEUR.

Un talent de série A au service du cinéma Z. (1908-1996)

 

S'il est un acteur qui fut remarquable par sa voix, sa prestance et sa gueule de jeune premier, ce fut bien Howard Vernon, d'origine germanique (de père américain et d'une maman suisse, et né en Allemagne). Notre homme démarra sa carrière lors d’un après-guerre soucieux de trouver de bons comédiens pour incarner les officiers nazis dans les films glorifiant la résistance.

 

Howard parle parfaitement trois langues (anglais, allemand, français), il a une voix nasillarde à nulle autre pareille ; sa formation théâtrale, son passé de danseur de claquette et son visage à la fois beau et inquiétant complètent à merveille le tableau.

 

Il est fait pour ces rôles d'officiers allemands, au même titre que Erik von Stroheim ! Hélas, les étiquettes empêchent souvent d'étendre les champs artistiques. Vernon réalise une prestation époustouflante dans le film de Melville, le Silence de la Mer, en 1949, mais il peine à trouver les voies de la notoriété. Certes il enchaîne les tournages, souvent les méchants et/ou les gangsters, sans retrouver un rôle à la hauteur de cet officier allemand pacifiste que lui avait offert Melville.

 

Survient alors la rencontre avec l'infatigable faiseur de films Z, nous avons nommé l'inénarrable Jess Franco. Franco l'embauche dans ce qui sera un de ses premiers (et meilleurs) films, l'horrible Docteur Orlof, tourné en noir et blanc et sorti en 1962. Un château, un savant fou, sa fille entre la vie et la mort à qui il veut transplanter une nouvelle peau prélevée sur des jeunes femmes qu'il assassine : tous les ingrédients sont réunis pour concrétiser un kitsch d'horreur.

 

Après quoi, Vernon rentre de plain-pied dans la série B et Z tant qu'à faire et, au contraire d'un Klaus Kinski ou d'un Christopher Lee, il ne sortira plus jamais du bouillon de nanardises. Il aime d'ailleurs à y plonger essentiellement avec Jess Franco car c'est avec le réalisateur, de plus en plus fou au fil des années, qu'il tourne le plus.

 

Dans cet avalanche de scénarios à la mords-moi le nœud où se mêlent érotisme, gore, fantastique, Howard Vernon s'en tire cependant toujours à bon compte. Il est rappelé de temps en temps par des auteurs de renom (Godard pour Alphaville, Frankenheimer, Fritz Lang), mais il est déjà trop tard : Vernon est pour toujours et à jamais estampillé "star du cinéma bis". Il boucle d'ailleurs la boucle en 1988 lorsqu'il apparaît, à 80 ans, dans le film Les Prédateurs de la nuit, jouant justement le docteur Orlof, chargé d'opérer 25 ans après le film éponyme les filles kidnappées par le directeur de la clinique les Mimosas.

 

 En fin de carrière, Vernon jouit cependant d'une réhabilitation bien qu'il ait joué dans à peine 10 films "d'auteur" (sur les 152 auxquels il a participé).

 

 Il décède en 1996 et nous, fans de cinéma bis, sommes ravis qu'il ait pu être l'un des plus dignes de nos ambassadeurs. Rien que pour cela, nous disons "Chapeau l'artiste".

Howard Vernon

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Jess FRANCO

Jess FRANCO

Jess FRANCO

Jess Franco (1930-2013) Faut-il être fou, mégalomane, hyperactif pour avoir, dans 50 années de carrière de réalisateur, créé 198 films et utilisé une vingtaine de pseudonymes ?

 

Jess Franco était sans contestation possible les trois à la fois. En nous penchant sur le personnage, nous nous interrogeons même sur le fait que si Jess Franco n'avait pas existé, le terme cinéma bis aurait-il vraiment existé ? L'idée de Franco, alias Clifford, alias Dan L. Simon, alias etc., etc, c'était surtout de faire exploser des décharges d'hémoglobine et de testostérone.

 

Mais attention, dans ce fatras créatif fabriqué avec trois francs-six sous, il peut émerger parfois, de temps en temps, des ingéniosités inouïes (en particulier Nécromicon sorti en 1967). Bon, certes, certes, il faut aimer les atmosphères très, très bizarres et se détacher des œuvres de grands auteurs : au moyen-âge ou au XXème siècle, au fin-fond d'un château isolé, dans des cliniques non conventionnées, ou encore sur une île déserte quand une femme seulement vêtue d'un carquois et d'un arc poursuit une autre femme (la Comtesse perverse 1974), il ne faut pas s'effaroucher au milieu des muses déshabillées, des meurtres gratuits et autres cruautés baveuses.

 

Dans sa débauche cérébrale, le cinéaste ibérique a même trouvé une fille à Dracula, encore plus sanguinaire que le père, c'est dire ! Pour beaucoup qui l'ont approché ou collaboré avec lui, il était reconnu pour son sens aigu de la débrouillardise - capable de tourner simultanément deux films avec des budgets ridicules !

 

Brigitte Lahaie lui louait des qualités de technicien, de bon manager sur un plateau mais elle le considérait "moins créatif" qu'un Jean Rollin par exemple.

 

Pour la petite anecdote (mais est-elle si petite que cela ?), Franco, sous d'autres pseudonymes, a aussi réalisé plusieurs films X, probablement pour renflouer l'accumulation des bides commerciaux engendrés par ses multiples nanards.

 

Deux ans avant son décès en 2013, comme si sa survie dépendait du cinéma, il réalisait encore des films. Dans cette histoire révolue du cinéma bis, Franco demeure LA référence. La cinémathèque française en 2008 a réhabilité l'ensemble de son œuvre en lui consacrant une rétrospective.  

 

Extrait d'une interview d'Howard Vernon en 1994 sur le site Nanarland :  " Les films que j'ai faits avec Franco n'étaient pas tous des chefs-d'œuvre. On trouvait de tout là-dedans. Mais je peux dire que sans mon travail avec Franco, ma carrière d'acteur n'aurait pas été ce qu'elle a été. Alors qu'on ne me proposait que des rôles d'officiers Allemands, grâce à lui j'ai été avocat, assassin, médecin, voleur, Dracula (j'ai encore les dents à la maison).

 

J'ai joué avec Fritz Lang, dans son dernier film. Lang ne laissait aucune place au hasard, il maîtrisait absolument tous les éléments de son film, alors qu'avec Franco c'était exactement le contraire. Mais le résultat est le même. Ce qu'ils font tous les deux est juste. Franco et Lang ont au moins une chose en commun. Sur un plateau, ils savent exactement ce qu'ils veulent. Dans le cas de Franco, il lui arrive de prendre lui-même la caméra et de filmer comme il l'entend. Cela va plus vite et cela lui épargne des explications avec ses techniciens"

 

Par Philippe VASSEUR

Nécromicon

Nécromicon

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