Les Intergalactiques 2023
LETTRE D’INTENTION 2023
Par Anne Canoville et Raphaël Colson
La science-fiction, observatoire de notre rapport aux sciences… et au progrès
Libido sciendi, ou le “désir de connaître” : cette formule nous a paru suffisamment évocatrice pour exprimer ce que nous, lecteur·ice·s, auteur·ice·s, spectacteur·ice·s… cherchons et continuons de chercher dans la science-fiction : curiosité, émerveillement, prospective.
Science et fiction : l’association ne saurait être plus explicite et ce genre a toujours témoigné de son appétence à évoluer sur les frontières entre l’imaginaire et le réel, entre les champs scientifique et littéraire.
Par sa capacité à imaginer des sociétés autres, il intègre aussi un troisième élément à l’équation : l’utopie. Car depuis ses origines avec Utopia de Thomas More jusqu’au cycle romanesque pétri d’histoire qu’est Terra Ignota de Ada Palmer, la science-fiction, dans son rapport privilégié aux savoirs scientifiques, est tout autant imprégnée de sciences humaines que de sciences de la nature.
Aussi, réfléchir à la science par le biais de la dite SF n’implique pas seulement de la considérer comme la somme des savoirs validés par un consensus scientifique à un moment donné de son évolution, et à partir de laquelle on produirait des histoires futuristes forcément plus crédibles, plus “scientifiques”.
Comme toute construction humaine, la science avec toutes ses spécificités et ses ramifications (de méthode, de langue…) fait partie intégrante de l’histoire des sociétés. Elle engage des manières de produire les connaissances, la façon dont elles se diffusent, se transmettent ; elle implique aussi des institutions : scolaires, universitaires, culturelles… Penser les sciences, c’est ainsi prendre en compte les conditions de la recherche et du progrès scientifique.
Précisément parce qu’elle ne fonde pas sa réflexion uniquement sur l’idée même de science, mais sur les conséquences de ses applications sur l’humanité, le corps social, l’environnement et le futur, la science-fiction est un excellent observatoire de tous ces aspects.
Et “le” savant, figure d’autorité ou de génie, solitaire et inspiré, devient ici une figure totémique, dont on peut s’employer à détricoter les mythologies et les représentations, du savant fou de L’île du Docteur Moreau aux avatars plus attachants comme le “Doc” de Retour vers le futur, ou plus réalistes comme Ellie Arroway dans le film Contact.
En miroir, la création du savant, son invention et son objet de recherche, conséquences de choix scientifiques, sont non seulement des thèmes, mais peuvent être personnifiés dans la fiction, et devenir ainsi des sujets. Les lecteur·ice·s du Frankenstein de Mary Shelley et Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes en auront fait l’inoubliable expérience.
Parce qu’elle interroge la question des fins tout autant que celle des moyens, la science-fiction pousse enfin les auteur·ice·s, tout comme leurs personnages, à des questionnements éthiques et politiques, et incite les savant·e·s à sortir de leur supposée neutralité pour prendre position et s’engager.
Sans idéaliser un rapport objectiviste et positiviste au savoir, vidé de tout sens et de contenu politique, sans non plus prêter le flanc à des discours “antiscience” aux contours troubles et dangereux, la science-fiction peut-elle nous aider à penser un rapport aux sciences, à leurs applications techniques, décorrélé de la course au progrès capitaliste et de ses démences technophiles ; d’une relation prédatrice et extractiviste à la nature et au vivant ; du solutionnisme technologique ?
Voici les questions et les réflexions que nous souhaitons soumettre aux débats et aux discussions de nos invité·e·s comme du public de cette 11ème édition des Intergalactiques.
Dans un contexte de crise écologique, politique, économique, où tout semble craquer de toute part, il nous paraît important de nous emparer de ces questions qui ont trait à ce que nous identifions comme des futurs désirables, et aux moyens d’y parvenir.
Les Intergalactiques 2023
INFOS PRATIQUES & CONTACT
ACCÈS ET HORAIRES
Toutes les adresses des lieux du festival et leurs tarifs sont indiqués sous chacune des pages présentant la programmation.
Weekend de convention :
L’accès à la MJC Monplaisir le weekend du 15 au 16 avril se fait uniquement via le 25 avenue des frères Lumière.
Heures d’ouverture du site au public :
– Samedi : 10h – 23h.
– Dimanche : 10h – 21h.
Possibilité de se restaurer sur place.
TARIFS
Les tarifs que nous proposons sont inspirés du prix libre, puisque choisis par les festivaliers.
Trois types de tarifs sont proposés à l’ensemble du public, et chacun sélectionne le tarif qui lui semble le plus juste et le plus adapté à sa situation.
À quoi correspondent les 3 tarifs ?
Tarif 3€ : Je participe
Je ne peux pas plus en ce moment, je sors beaucoup et mon budget culture n’est pas extensible.
Tarif 5€ ou 7€ : Je paie ma place
C’est le prix moyen d’une place de spectacle dans une petite salle, j’aime la voie du milieu.
Tarif 10€ : PASS 2 JOURS
Je peux soutenir les artistes et je le fais, j’ai vraiment envie d’aider ce projet en particulier. Valable pour les deux jours. Coupe-file le dimanche matin.
Les 11e Intergalactiques de Lyon | 13 - 18 avril 2023
Les 11e Intergalactiques de Lyon s'annoncent du 13 au 18 avril 2023 sur la thématique des sciences mais pas que.