Entretien Ledun Marin
Stéphane Dubois,
Bonjour Marin Ledun,
Vous êtes au BIFFF 2017, pour le Boulevard du Polar, vous êtes l’auteur de polard, de polard avec un contenue souvent social ?
Ledun Marin,
Oui, de romans noir, des romans de critique sociale.
Stéphane Dubois,
Il se situe dans diverses régions françaises : l’Ardèche, les Landes et le Pays basque ?
Ledun Marin,
Il s’agit de diverses régions du même pays, la France. Je n’ai pas assez d’imagination pour écrire sur des lieux que je ne connais pas, je parle uniquement de ceux que je connais pour y avoir vécu, ou grandi. L’Ardèche, la région Rhône-Alpes avec Grenoble où j’ai vécu 15 ans, et le sud-ouest de la France.
Stéphane Dubois,
Dans vos romans noirs, il y a un contenu social important, d’où vous vient ce gout à ce type de romans très particulier ? Comment avez-vous découvert ce genre littéraire?
Ledun Marin,
Cela me vient d’une part de ma formation qui est la sociologie critique, avant d’être écrivain, j’étais chercheur en doctorat à l’université Stendhal de Grenoble, puis pour France Télécom Recherche et Développement, anciennement le Centre National d’Études de Télécommunications. J’ai ensuite vécu une période de presque 10 ans comme salarié à France Télécoms, avec la bataille contre le plan NEXT et toute l’horreur des restructurations qu’il a généré. Je suis arrivé au roman noir, par mon premier roman, un éditeur m’a mis entre les mains, un roman GB84 de David Peace qui traite de la lutte des mineurs et sa répression en Grande-Bretagne durant le thatchérisme. Cela se déroulait 30 ans plus tôt, mais la grande force du roman et plus particulièrement du roman noir était de nous parler du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Stéphane Dubois,
Dans le cadre du boulevard du polar au BIFFF, vous avez dit « jeune j’ai lu, de la science-fiction, pour vous la science-fiction, il s’agit de science, de fiction, que préfériez-vous l’uchronie, la dystopie…
Ledun Marin,
Le côté scientifique comme je travaillais dans un univers de chercheurs, c’était presque naturel, ce qui m’intéressait plus était le côté fiction avec un exemple Ayerdhal (26 janvier 1959, Lyon 27 octobre 2015, Bruxelles, Belgique Ndlr) qui est à la science-fiction ce que le roman noir au polar. Il s’agit d’une littérature, peu importe le cadre, peu importe que cela soit dans 1000 ans ou il y a 1000 ans. Ce qui importe est la manière dont cela nous parle dans le monde ou on vit. Cette science-fiction est celle que j’aime : Carbone modifié (Roman de Richard Morgan Ndlr), Philip K. Dick, Wilson, Duncan ou Gibson.
Stéphane Dubois,
Souvent en SF, il existe une critique sociale, que beaucoup d’auteurs étaient critique, voir proche d’une forme d’anarchisme, vous en pensez quoi ?
Ledun Marin,
Ce qui m’importe le plus est la qualité littéraire de l’œuvre, ils ne fonctionnent que s’ils sont bien écrit, tout le monde peut faire un livre de contestation, cela n’est pas pour autant que cela vas être un bon roman. Philip K. Dick cela fonctionne parce que ce sont de fantastiques romans. Si la critique sociale n’est pas porter par des auteurs, cela ne fonctionne pas. Un de mes livres culte est Radio libre Albemuth de Philip K. Dick
Stéphane Dubois,
Vous avez été tentée par l’écriture d’un roman SF ?
Ledun Marin,
Une fois, pour m’amuser j’ai écrit un livre d’anticipation intitulé Zone Est (Fleuve noir, 2011, NDLR). Cela n’est pas un bon livre, plus un clin d’œil, c’est un des genres que je privilégie dans mes lectures.
Stéphane Dubois
Vous avez publié des pièces radiophoniques, l’écriture est-elle très différente ? Et pourquoi pas des pièces pour le théâtre, cela ne vous a jamais tenté ?
Ledun Marin,
J’ai écrit cinq ou six pièces radio pour France Culture et France Inter, parce qu’on me l’a proposé, parce que c’est un exercice qui vous oblige d’aller à l’os, de travailler les dialogues. C’est une école d’écriture qui me convient parfaitement, très exigeante. Il y a ensuite le travail avec le service fiction de la radio, puis le réalisateur, le choix des acteurs. Après ça, le retour au roman profite vraiment du travail d’épure. Le théâtre, pourquoi pas ? Je n’y ai jamais songé.
Stéphane Dubois,
La question traditionnelle, qu’elles sont vos projets ?
Ledun Marin,
L’actualité du moment est l’adaptation d’un de mes romans Les Visages écrasés, par Louis-Julien Petit ((Carole Matthieu, Discount, Bande Démo) avec Isabelle Adjani, Corinne Masiero ou Sarah Suco, et la publication en octobre prochain de mon prochain texte, « Ils ont voulu nous civiliser », chez Ombres Noires / Flammarion qui est un roman noir sur les rapports de domination et le déclassement social.
Biographie
Il a publié une quinzaine de romans, dont Au fer rouge, L'homme qui a vu l'homme (Prix Amila-Meckert 2014), Dans le ventre des mères, Les visages écrasés (Trophée 813 du roman français 2011 ; Grand Prix du roman noir 2012 du Festival International du film policier de Beaune, Prix des lecteurs du Festival de Polar de Villeneuve-lès-Avignon 2012[réf. nécessaire] et La Guerre des Vanités (Prix Mystère de la critique 2011), traduits dans de nombreux pays (Espagne, Russie, Italie, Brésil…), et écrit des pièces radiophoniques pour France Culture. Les Visages écrasés est en cours d'adaptation pour Arte, par le réalisateur Louis-Julien Petit, avec Isabelle Adjani, Corinne Masiero, Ola Rapace, Pablo Pauly et Sarah Suco. Il participe régulièrement au festival Nuits noires à Aubusson. Son dernier roman, En douce, est paru aux éditions Ombres Noires le 24 août 2016 ; il a reçu le Prix Transfuge du meilleur Polar 2016.
Docteur en sciences de l’information et de la communication, chercheur à France Télécom R&D de 2000 à 2007, il est également l’auteur de trois essais, La Démocratie assistée par ordinateur, Pendant qu’ils comptent les morts (coécrit avec Brigitte Font le Bret et Bernard Floris) et La vie marchandise (coécrit avec Bernard Floris). Ses romans évoquent la crise contemporaine et ses conséquences sociales.
Œuvres
Romans
Modus operandi, Au diable vauvert, 2007
Marketing viral, Au diable vauvert, 2008
Le Cinquième Clandestin, La tengo, 2009
La Guerre des vanités, Gallimard, (Prix Mystère de la critique 2011), Série noire, 2010
Un singe en Isère, Baleine, Le Poulpe, 2010
Zone Est, Fleuve noir, 2011
Les Visages écrasés, Le Seuil, (Trophée 813 du meilleur roman 2011, Grand Prix du roman noir du Festival international du film policier de Beaune 2011, Prix des lecteurs du Festival de Polar de Villeneuve-lès-Avignon 2012), 2011
Luz, Syros, 2012
Dans le ventres des mères, Ombres noires, 2012
No more Natalie, In8, « Polaroïd », 2013
Que ta volonté soit faite, « Les Petits Polars du Monde », 2013
Comme un crabe, de côté, « Les Petits Polars du Monde », 2014
L'Homme qui a vu l'homme, Ombres noires, 2014 (Prix Jean Amila-Meckert)
Au fer rouge, Ombres noires, 20153
En douce, Ombres noires (Prix Transfuge du Meilleur Polar 2016), 2016.
Nouvelles
Entreprise, illustrée par EO, Black Mamba n° 14, 15 mai 2009
Vendredi, dans le Dictionnaire des personnages populaires de la littérature, Éditions Le Seuil, sous la direction de Stéfanie Delestré et Hagar Desanti - 11 mars 2010
Vendeur de cadavres, Polychromes Virus n°2, éditions Écorce, avril 2011
Dead line, dans Laboratoires du noir, éditions Loubatières, 2012
Statues de sel, dans TGV Magazine n° 173, avril 2015, p. 106-109.
Jeunesse
Un royaume pour deux, Syros, « Souris Noire », 2017
Un cri dans la forêt, Syros, « Souris Noire », 2010
Luz, Syros, « Rat Noir », 2012
Interception, collection « Thriller » (Prix POLAR 2013 du Meilleur Roman Jeunesse / Cognac 2013), éditions Rageot, 2012
Essais
Pendant qu'ils comptent les morts, coécrit avec Brigitte Font le Bret, La Tengo, 2010
La Démocratie assistée par ordinateur, Connaissances & Savoirs, 2005
La Vie marchandise, coécrit avec Bernard Floris, éditions La Tengo, 2013
Pièces radiophoniques
Fractale, La Tengo, « Pièces à conviction », 2011 (France Culture, 2010) - réalisation : Étienne Vallès.
La Cigarette, France Culture, 2013 - réalisation : Etienne Vallès.
Que ta volonté soit faite, France Culture, 2013 - réalisation : François Christophe.
Comme un crabe, de côté, France Culture, 2014 - réalisation : Étienne Vallès.
Récompenses
Prix Plume Libre 2008, pour Modus Operandi, Editions Au Diable Vauvert, 2007
Prix Mystère de la critique 2011, pour La guerre des vanités, Gallimard, « Série Noire », 2010.
Trophée 813 du meilleur roman 2011 pour Les visages écrasés, Le Seuil, « Romans noirs », 2011
Grand Prix du roman noir du Festival de Beaune 2011 pour Les visages écrasés, Le Seuil, « Romans noirs », 2011
Prix des lecteurs du Festival de Polar de Villeneuve-lès-Avignon 2012, pour Les visages écrasés, Le Seuil, « Romans noirs », 2011
Prix POLAR 2013 du Meilleur Roman Jeunesse / Cognac 2013, pour "Interception", Rageot, 2012
Prix AMILA-MECKERT 2014, pour L'homme qui a vu l'homme, Ombres Noires, 2014.
(Source Wikipédia)
La Nuit des Blogs - Science-fiction-fantastique.com/
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