BIFFF 2018
Ederlezi Rising
Ce film de science-fiction serbe, prend prétexte d’un voyage vers alpha du centaure, et d’un droïde féminin interprété par l’Américaine d’origine serbe Stoya star du porno féministe.
Le réalisateur et le producteur ont choisi Stoya pour ce rôle, car il souhaitait une actrice qui soit pour les scènes, assez nombreuses, de nu à l’aise avec son corps pour les déplacements, face à une caméra forcement voyeuse.
Quand le réalisateur et le producteur ont annoncé qu’ils allaient faire un film de science-fiction serbe avec une actrice porno, beaucoup ont affirmé doctement que jamais ils n’y arriveraient.
Ils y sont arrivés.
S’il agit bien d’un film de science-fiction, on y trouve une virulente dénonciation du capitalisme triomphant (du moins pour l’instant), les entreprises de ce futur proche fabricant des idéologies sur mesures, suivant les endroits, les personnes et surtout leurs intérêts financiers. On y trouve aussi une composante sur la lutte des femmes pour le respect de leurs droits vis-à-vis du « mâle ». Le choix de Stoya relève aussi de cette lutte pour le respect des droits des femmes, Stoya revendiquant être une actrice porno alt porno.
Les Femens du monde entier vont surement s’étrangler de rage en voyant ce film.
Un bon film d’une heure et demie environ.
Déconseillé aux épileptiques.
Résumé du film (source BIFFF)
La Terre, en 2148. Milutin est un astronaute chevronné de la corporation Ederlezi, et il vient de finir un entraînement de spartiate pour la mission la plus périlleuse de son existence : rejoindre l’Alpha du Centaure, seule exoplanète susceptible d’accueillir l’être humain. Mais le voyage va être très long pour Milutin, et la corporation Ederlezi décide de lui offrir un peu de compagnie afin de passer le temps : une androïde prénommée Nimani, façonnée selon le profil psychologique de Milutin. Ce dernier étant un misogyne pur jus, son Tamaguchi sexualisé risque de prendre cher. Et ça ne rate pas : à des milliers d’années-lumière de la Terre, Milutin se sent comme un véritable dieu avec sa télécommande qui gère les envies de Nimani. Celle-ci passera très vite de collègue à compagne, et de compagne à esclave sexuelle. Mais, s’il explose toutes les normes de la galanterie la plus élémentaire, Milutin sent bien que sa frénésie de domination ne sera jamais complète tant qu’il aura affaire à un software. Il décide donc de rebooter complètement sa créature afin de lui greffer la touche finale : de vraies émotions…
Plongé dans une esthétique qui n’est pas sans rappeler le Solaris de Tarkovski, Ederlezi Rising est un film de science-fiction culotté qui nous vient tout droit de Serbie. Pas vraiment adeptes de la demi-mesure dans leurs thématiques (on se souvient tous de A Serbian Film, n’est-ce pas !?), nos amis Serbes font une fois de plus honneur à leur réputation sulfureuse. Pour son premier film, Lazar Bodroza se penche sans faux-semblants sur nos désirs primitifs, qui n’est pas sans rappeler d’ailleurs la performance hallucinante de la Serbe Marina Abramovic en 1974, qui se laissa maltraiter par les spectateurs. Les amateurs de chaînes cryptées y reconnaîtront Stoya, féministe convaincue qui délaisse les films pour adultes, le temps de remettre l’Homme à sa place.
Déconseillé aux épileptiques.
Genre Science-fiction
Compétition Méliès
Première Internationale
Pays Serbie
Audience ENA
Audio Anglais
Sous-Titres Français, Néerlandais
Réalisateur Lazar Bodroza
Casting
Marusa Majer, Sebastian Cavazza, Stoya
Distributeur Arclight Films
Running time 86'
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