Entretien
Christine Barsi
Auteure
Stéphane Dubois,
Bonjour Christine,
Vous écrivez des romans de science-fiction depuis déjà près de vingt ans, mais il a fallu attendre 2017 pour que vos deux romans soient édités, pour quelles raisons ?
Christine Barsi,
J’ai toujours voulu écrire et devenir écrivain. A l’adolescence, j’écris des poèmes, quelques scénarios plus romanesques, puis les études, le mariage et les enfants en parallèle d’un travail très prenant.
En 1998, il y a eu un déclic dans mon univers, sans doute parce que les enfants grandissaient et que je maîtrisais davantage mon quotidien. Je me suis découvert une vraie passion, plus que je ne le pensais, et je me suis promis alors de ne jamais plus arrêter. Alors que durant mes nuits, des bribes de rêve suffisamment marquant m’inclinaient à les transcrire sur le papier, j’ai posé un scénario, puis un autre, puis un autre encore. J’alternais chaque fois les phases de réécritures passant d’un stade temporairement achevé à un autre puis un autre, alternant les histoires.
Lorsque mon mari me faisait remarquer qu’il serait bien que j’en finalise un premier, je lui répondais invariablement que je préférais prendre de l’avance et en préparer plusieurs pour ensuite, lorsque le temps viendrait, les faire publier. Je ne souhaitais pas être ennuyée par la pression des éditeurs pour me faire ensuite écrire sur un rythme plus rapide que mon rythme propre. Je souhaitais apprécier chaque manuscrit, chaque personnage et ne pas brader mes univers du fait d’une quelconque contrainte.
J’ai commencé mes premières phases de soumission aux éditeurs en septembre 2014 pour Déviance et Teralhen puis en 2015, et c’est en janvier 2017 que j’ai eu cette proposition de contrat à compte d’éditeur par 5 Sens Editions. Pour Mutagenèse, je l’ai soumis à l’éditeur en septembre 2017 (j’espérais que ce serait ce même éditeur qui me répondrait positivement plutôt qu’un autre, du fait de notre partenariat « humain »).
Et aujourd’hui me donne en partie raison. Mes lecteurs de Déviance et des deux tomes du Cycle des Trois marches me réclament des suites et comme je n’aime pas les décevoir, je me suis mise sur l’écriture du tome 2 de Déviance.
J’écris le soir et les week-ends en parallèle de ma journée de travail, donc, cela prend un certain temps, mais je suis une persévérante et je ne lâche rien sur le temps imparti à l’écriture. Il me faut ce temps. Pour moi, chaque minute passée en dehors de l’écriture me fruste désagréablement.
Stéphane Dubois,
Le tome deux de « Mutagénèse » vient de sortir aux éditions 5 sens, comme son nom l’indique, il s’agit d’une mutation génétique, pensez-vous que votre formation scientifique est une bonne chose ou d’une certaine manière ne peut-elle brider votre imaginaire ?
Christine Barsi,
Les scientifiques ne forment pas un monde homogène. Nombreux sont très conservateurs dans leur approche, mais certains au contraire aspirent à sortir du consensus convenu pour justement s’ouvrir à d’autres options qui ouvrent elles-mêmes sur ce que j’appelle la créativité et les potentialités. Je suis de cet ordre-ci, rompant avec les normes.
Mes études et mon expérience dans le domaine des sciences m’ont au contraire apporté cet œil du détail et de la logique chers aux femmes et aux hommes de science, et sont venues compléter ma créativité et ma passion pour les univers de la fiction. Sans compter que ma soif de connaissances et d’appréhension des techniques de ce monde se nourrit de mes études entreprises pour la préparation de chacun de mes romans. D’ailleurs chaque roman est l’opportunité de m’adonner à cette recherche de techniques nouvelles et de sciences humaines que je ne maîtriserais pas encore d’un point de vue conceptuel.
Stéphane Dubois,
S’agit-il d’une trilogie voir plus ?
Christine Barsi,
Les deux tomes du Cycle des Trois Marches se suffisent mais ouvrent sur une autre dimension et d’autres mondes qui n’ont fait finalement qu’être amorcés, et j’ai déjà le scénario d’un tome 3 plus ou moins « couché sur le papier », et la potentialité d’un 4ème. Seul le temps pourrait être un obstacle à leur écriture.
Stéphane Dubois,
Quels sens avez-vous voulu donner à cette œuvre, n’a-t-elle pas un côté anxiogène ?
Christine Barsi,
Un côté anxiogène, probablement. Mais j’aime ça, alors cette vision particulière se mêle avec l’espoir d’un monde qui va s’organiser, un monde dans lequel l’humanité s’ouvre à une certaine spiritualité. Mes scénarios se fondent toujours sur une grande passion amoureuse entre mes personnages principaux, qu’ils soient hommes ou femmes, atténuant dans le même temps l’impact de cette vision anxiogène que l’on retrouvera dans mes autres romans.
Stéphane Dubois,
Comment définiriez-vous votre œuvre, quel en serait l’unité, la ligne éditoriale, si vous en avez une ?
Christine Barsi,
Œuvre de science-fiction et de passion, s’adressant tout à la fois aux hommes qu’aux femmes. Ce qui est une ligne éditoriale pas toujours facile du fait de cette alliance des thèmes. J’y inclus des sujets techniques et humains pour que le lecteur et moi y apprenions chaque fois et ressortions enrichis de la lecture.
D’ailleurs je le verrais bien dans une nouvelle collection qui s’intitulerait : Les Mutants (ou Le Cycle des Mutants…)
Stéphane Dubois,
Vous publiez aux Éditions 5 Sens, une maison d’édition genevoise encore peu connue, comment l’avez-vous trouvée et quelles sont ces particularités par rapport à d’autres maisons d’édition suisse ou française ?
Christine Barsi,
Lorsque j’ai soumis les deux tomes du Cycle des Trois Marches aux éditeurs, y compris Bragelonne, il m’a semblé que mon roman ne s’intégrait pas vraiment à leur collection du fait d’un scénario et d’une écriture que les éditeurs et leurs lecteurs n’attendaient pas, car alliant un peu de fantastique déviant très rapidement vers la SF, à une très belle histoire d’amour interdit, ainsi qu’une écriture soutenue mais fluide et de belle facture.
C’est par contre ce que recherchait 5 Sens Éditions dont j’ai découvert la maison d’édition sur le Net.
Je ne cherchais que des éditeurs qui acceptaient les soumissions de manuscrits par mail ou via leur site internet. Je me refusais à envoyer des manuscrits par la poste aux maisons d’éditions qui ne souhaitaient que cette modalité. Un peu trop conservatrice à mon gré.
Ce que j’apprécie avec 5 Sens Editions, c’est le partenariat « humain » qui s’instaure entre l’éditeur et l’auteur. Les échanges sont conviviaux. En tant qu’auteure je conserve, sous leur œil vigilant, l’autonomie des corrections, du choix de la couverture ; pour moi cela compte énormément.
Ensuite, je dois en revanche participer activement à la promotion de mes livres ; ce qui s’avère très formateur pour un écrivain en dépit des difficultés rencontrées et du temps imparti.
En tant que petite maison d’édition, 5 Sens prend en charge nos livres sur plusieurs années en évitant ainsi la philosophie d’immédiateté propre au monde littéraire en général. Voici quelques-unes des raisons qui me font apprécier cette maison. Un dernier point peut-être les concernant, ils souhaitent ne pas se limiter en termes d’expression littéraire, d’idées et de visions afin de ne pas se cantonner à une parole « normée ».
Stéphane Dubois,
Quels sont vos projets ?
Christine Barsi,
J’ai de très nombreux projets et je ne sais pas si toute une vie y suffira, mais j’avance de manière organisée et… passionnée.
Je suis actuellement sur un manuscrit d’anticipation dont l’histoire se situe en Australie et en 2027. Pour ce faire, j’ai étudié énormément les divers sujets abordés dans le roman qui devrait être publié par 5 Sens Editions fin 2018 ou début 2019.
En parallèle, je suis sur la phase de réécriture du tome 2 de Déviance, ma romance vampirique qui est très attendue. Je réamorce également l’écriture d’un vieux manuscrit de SF dans mes tiroirs depuis plusieurs années et qui traitera à nouveaux du sujet des mutations sur deux ou trois tomes dans un premier temps et dans un tout autre contexte. Beaucoup de travail en perspective en sachant que je travaille en parallèle en tant que Responsable Développement en ressources humaines pour une entreprise d’informatique et d’ingénierie de près de 2400 personnes.
Biographie :
L’auteure est une scientifique et une artiste qui a fait des études en biologie et science de la nature et de la vie, cherchant à comprendre ce qui anime le genre humain. Elle a travaillé dans ce domaine, avant de bifurquer vers l’informatique, l’ingénierie et les ressources humaines. L’auteure écrit depuis 1998 des romans de science-fiction et de fantastique. Elle a à son actif deux premiers romans édités en 2017.
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Ci-dessous un chapitre du livre de Christine Barsi,
ainsi qu’un extrait lu par l’auteure.
Remerciement a Christine Barsi, pour nous avoir confié ces extraits.
Chapitre 13 de Mutagenèse.
Chapitre "L'Adane" lu par l'auteure: Christine Barsi.
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