ROBERT CRUMB
THE COMPLETE CRUMB COMIC COVERS
The Complete Crumb Comic Covers rassemble pour la première fois toutes les couvertures de comic books
et de recueils de bandes dessinées réalisées par Robert Crumb entre 1960 et 2021. De Zap Comix à The Book of Genesis, le livre retrace plus de 60 ans de carrière et présente une grande quantité de documents rares et inédits.
Ce travail d’édition titanesque, s’appuyant pour une large part sur les dessins originaux, a demandé près de quinze années de recherche et de restauration afin d’offrir une publication de qualité, fidèle aux dessins d’origine.
Ces couvertures, qui sont nombreuses à avoir marqué la mémoire collective, permettent d’apprécier l’évolution du style de Robert Crumb et d’admirer son travail de lettreur,toujours spectaculaire. Ses compositions inventives,souvent avant-gardistes, rappellent que cet immense dessinateur est aussi un graphiste génial, dont l’oeuvre a influencé les artistes bien au delà du champ de la bande dessinée.
Accompagné d’un copieux appareil critique et de commentaires de l’auteur, The Complete Crumb Comic Covers témoigne de l’histoire de l’Amérique moderne au travers de quelques-unes de ses images les plus icôniques,de la révolution hippie jusqu’à la préfiguration des années Trump. Les fulgurances psychédéliques de Zap Comix, les couvertures mythiques de Fritz the Cat et Mister natural, ainsi que les satires visuelles de Weirdo, constituent un panorama graphique éblouissant, qui parlera aux fans comme
aux amateurs d’Art et d’Histoire.
Ce livre majeur, appelé à s’épuiser très vite, est une grande première mondiale, un événement incontournable de cette fin d’année.
En librairie le 3 novembre 2022.
Collection Victor - ISBN 978 2 36081 167 0
320 pages imprimées en couleurs - 21,5 x 28,5 cm
Couverture cartonnée avec jaquette - 59 euros
Je vous le recommande fortement.
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Biographie de l'auteur:
Robert Crumb est un auteur de bande dessinée américain, et un musicien compositeur, né le 30 août 1943 à Philadelphie. C'est l'une des figures de proue du comix underground d'inspiration libertaire, bande dessinée alternative plutôt destinée aux jeunes adultes qu'aux enfants, depuis la fin des années 1960 et ses premières publications dans Zap Comix.
Son œuvre dépeint une certaine nostalgie de la culture américaine du début du xxe siècle qu'il n'a pu vivre. Crumb est un collectionneur de disques 78 tours, notamment féru de blues des années 1930. Ses dessins, dans lesquels il se met régulièrement en scène, représentent une satire de la culture américaine contemporaine. Icône de la génération hippie, réputé pour son travail subversif traitant de la sexualité et du racisme, il l'est aussi pour la précision de son dessin2. Son travail plus récent s'est éloigné de la perversité et méchanceté qu'il attribue aux hommes pour se tourner vers l'adaptation minutieuse de la Genèse en bande dessinée. Fabrice Hergott fait le rapprochement entre ce travail et celui de Gustave Doré ; il compare également sa « capacité à fixer les visages et expressions [avec celle de] Toulouse-Lautrec »2.
Dès 1972, à une époque où la bande dessinée était encore assez peu considérée, Crumb était décrit par l’Opus international en ces termes : « le premier dessinateur de l'underground américain est un Balzac proustien de la bande dessinée ». D'un naturel discret, il vit avec sa compagne Aline, peintre et également dessinatrice, dans le sud de la France depuis plus de vingt ans3. Ils réalisent ensemble des histoires à quatre mains depuis 1974 ; il associe également sa fille à ses histoires4.
Plusieurs expositions lui ont été consacrées notamment à Angoulême en 2000, Cologne en 2004 et à Paris au musée d'Art moderne de la ville en 2012.
Autodidacte, Robert Crumb est très tôt attiré par la bande dessinée. Sous l'influence de son aîné Charles, il dessine énormément et très tôt12,5. Avec Charles, il réalise pendant plusieurs années des comics uniquement pour eux avec des personnages animaliers, Donny Dog pour Robert et Fuzzy the Bunny pour Charles, personnage qui sera ensuite repris par Robert13. En 1958, toujours avec son frère Charles, il dessine un fanzine nommé Foo qui connait trois numéros5 et que les deux frères vendent au porte-à-porte sans trop de succès au prix de quinze cents14. En 1959 Robert commence à dessiner les aventures du chat de la famille, Fred, qui sera rebaptisé par la suite en Fritz5.
Quand le mouvement hippie se développe, il arrive à San Francisco et rencontre de nombreux dessinateurs comme Gilbert Shelton et Spain Rodriguez. Porté par ses premières publications dans la presse locale (Yarrowstalks, The East Village Other)6, il publie ses dessins dans sa revue Zap Comix en 19689,15, revue vendue à l'époque vingt-cinq cents, dans un contexte très puritain forgé par des valeurs morales protestantes et un secteur de la bande dessinée sous l'égide du Comics Code Authority16. Il ouvre ensuite les pages de son magazine Zap Comix à d'autres auteurs dessinateurs locaux tels que Rick Griffin, Victor Moscoso et S. Clay Wilson17. Le premier numéro de Zap devait à l'origine contenir d'autres récits que ceux finalement publiés mais la personne qui devait l'éditer quitte les États-Unis avec les planches originales avant la publication. À peu près à la période de la sortie du troisième numéro, Crumb retrouve des copies de ces premières séries et les publie dans un numéro 0 de Zap pour lequel il crée une nouvelle couverture15.
En 1968 il réalise Snatch Comics, parodie de bandes dessinées pornographiques des années 19304, dont trois numéros seront publiés et qui soulèveront par leur sexisme une réaction de colère des mouvements féministes et d'une partie de son public féminin dont la dessinatrice Trina Robbins18.
La même année à Chicago, il sort Bijou Funnies avec Jay Lynch, SKip Williamson et Jay Kinney et commence à participer régulièrement au journal underground Yellow Dog où il propose des bandes dessinées du numéro 1 au 14 et dont il dessine les sept premières couvertures19. Il rencontre également Art Spiegelman6. Ses publications comme ceux d'autres auteurs de la vague underground se vendent dans des magasins spécialisés dans les comics et dans des boutiques type Head shop (en) spécialisées dans les produits de hippie.
En 1969, son histoire Joe Blow traitant d'inceste fait scandale et donne lieu à des descentes de police dans les magasins commercialisant Zap Comix no 46.
Il se met beaucoup en scène dans ses planches, c'est un des pionniers de l'autobiographie en bande dessinée à l'instar de Justin Green qui a également travaillé avec lui sur Zap Comix ; il n'hésite pas à montrer tous ses travers à travers un personnage lâche, obsédé sexuel, infidèle, dépressif ou encore égocentrique20. Ses thématiques, très souvent caricaturées, sont d'une grande richesse. Il est tout d'abord le Jean-Jacques Rousseau de la bande dessinée, confessant ses inhibitions, ses fantasmes, ses difficultés relationnelles, ses frustrations, ses aigreurs, bref tout ce qu'il peut y avoir de minable dans la condition d'homme. Son manque de complaisance et son honnêteté sont totales et le font rejeter par un certain public qui trouve l'exposition de certaines réalités ou de certaines fantaisies bien trop obscènes. Il montre par ailleurs son goût pour les femmes très « charpentées » contrastant fortement avec son propre physique de grand mince.
Sa misogynie revendiquée, sa pornographie complaisante et violente envers les femmes lui ont valu les critiques acerbes des artistes féminines de l'underground comme Trina Robbins21. Apprenant que Robert Crumb était fait Grand prix de la ville d'Angoulême (en 1999), le scénariste-dessinateur Greg s'est indigné qu'un has-been qui (pensait-il à tort) ne dessinait plus, ait obtenu une distinction honorifique aussi importante.: