Entretien :
Guilhem auteur de « la plante Verte »
cycle du REZO.
Ci-dessous vous trouverez un entretien avec un jeune auteur
Stéphane Dubois,
Guilhem, tu viens de publier aux éditions « Élp Éditeur », le premier volet du cycle du REZO, avant cela tu avais déjà publié des textes ?
Guilhem,
La plante verte est mon tout premier texte publié. J'en ai écrit le premier jet lorsque j'avais 26 ans, en deux mois, mais je n'en étais pas satisfait. Je ne savais pas ce que j'avais écrit. J'avais besoin de prendre du recul. J'ai laissé moisir ce manuscrit dans un tiroir. Ce n'est qu'en 2014, à l'occasion d'une longue convalescence offerte par un chauffard de camion, que j'ai pris le temps de le finaliser et de l'assumer. Je l'ai alors envoyé à des éditeurs et il a trouvé preneur en sept mois !
Stéphane Dubois,
Pourquoi avoir choisi le genre « sci-fi pulp novel » ?
Guilhem,
Effectivement, certains éléments de ce tome renouent avec la Scifi pulp. Les tomes suivants prendront le large vers toujours plus de SF, mais l'angle d'attaque sera étatique et sociétal. En outre, bien que l'histoire du Cycle du Rézo débute au XXIIIe siècle, j'ai pris le parti d'un faible degré d'évolution de l'Humanité et j'ai plutôt l'impression d'avoir créé dans ce tome une anticipation dystopique décalée.
Ce premier tome est le début d'un cycle qui va s'étaler sur plusieurs siècles. Je pense que quand la suite aura été écrite, on ne pensera plus en me lisant à de la sci-fi pulp. De mon point de vue, j'ai plutôt fait une science-fiction spéculative (Je l'ai déjà entendu appelée aussi SF prospective ou Soft SF). Mc Banks a la Culture. Asimov la Psychohistoire. J'ai opté pour les États-réseaux. Au niveau de l'écriture, du style comme de la narration, je ne voulais pas trop tomber dans la simplicité qui certes aide à s'immerger dans un univers, mais rend la lecture sans saveur. Je voulais m'amuser et surprendre. Ça a donné un ton humoristique, parfois grinçant, à tout mon bazar.
Stéphane Dubois,
Pourquoi avoir choisi un éditeur du Québec ?
Guilhem,
Lorsque j'ai eu terminé mon manuscrit, je l'ai envoyé à une trentaine d'éditeurs. J'ai reçu beaucoup de refus neutres de la part des éditeurs français. Quelques-uns tout de même ont loué mes qualités d'écriture. Le Bélial, par exemple, m'a proposé d'écrire dans Bifrost, mais je n'en ai pas eu le temps.
Quelques jours après, ÉLP Éditeur, basé à Montréal, qui édite des auteurs en numérique dans toute la francophonie a sélectionné mon bouquin. Ils n'éditent que douze titres par an et comme ils ont déjà plusieurs auteurs, j'ai eu de la chance qu'ils m'accordent une place dans leur catalogue. Honnêtement, je ne pensais pas qu'un éditeur voudrait du premier tome d'un cycle non terminé, qui plus est copieux, d'un auteur inconnu et avec un titre à la con La plante verte... Le temps que le travail éditorial sur La plante verte se termine, ÉLP Éditeur s'était mis au print on demand, faisant exister mon roman, également en version « broché ».
Stéphane Dubois,
Quels sont les auteurs, francophone ou pas qui t'ont marqué, influencé ?
Guilhem,
Il y en a tant ! Adolescent, j'ai lu pas mal de littérature classique. Pas sous la contrainte ; par curiosité. Peu m'ont autant fait voyager dans mon imaginaire que lorsque je lisais de la SFFF, dans les collections Royaumes oubliés ou Lancedragon d'abord, puis du Barjavel, du Orwell, du Pratchett, du Philip K Dick, du Philip José Farmer, du Asimov, du Tolkien. Il ne s'est pas passé une année depuis mon adolescence sans que je ne rencontre de nouveaux coups de cœur : de Werber à Hamilton, Anderson, M. Banks, Anne Mc Caffrey, Robin Hobb, Dan Simons, etc. Les citer tous me prendrait des heures ans compter les auteurs de BD, comics et manga. Et je suis tellement loin d'avoir tout lu y compris parmi les auteurs plus anciens.
Encore très récemment, j'ai eu un gros coup de cœur pour La Grande Porte de Frédérick Pohl que je n'avais jamais lu. En ce moment, je termine La compagnie noire de Glen Cook et ma PAL (Pile à lire) ne diminue jamais. En plus de ça, j'ai récemment rejoint une table de jeu de rôle. J'y découvre de nouveaux univers infiniment riches et complexes. Il me reste des tas de romanciers moins connus à découvrir, parmi les francophones notamment, mais un champ apparemment infini de scénarios de jeux de rôle m'attend aussi ! Saupoudrez le tout de cinéma et de séries et je n'aurais jamais assez d'une vie pour en finir d'être influencé par d'autres auteurs.
Stéphane Dubois,
Tu es également le créateur de la websérie de Bad Fantasy DonJon Legacy, tu peux nous en parler ? Quels sont les développements prévus pour cette web-série, et pourquoi as-tu voulu créer une websérie ?
Guilhem,
Avant cette série, en 2010, j'avais commencé l'écriture d'un deuxième roman dans le genre Bad Fantasy, qui possède sa propre cosmogonie et un bestiaire assez délirant. J'ai connecté la websérie à cet univers même si les histoires sont bien distinctes. Ce roman s'intitule Le Chevalier à la canne à pêche et quelques éléments relient les deux œuvres. J'espère qu'il pourra être édité prochainement.
DonJon Legacy est une série au format shortcom dans le genre Bad Fantasy, c'est-à-dire une heroic fantasy comique du côté de méchants, en l'occurrence il s'agit de méchants complètement nuls. J'avais envie que les fans de dungeon crawling et de déconnade aient quelque chose de plus mature en matière de comédie donjonesque. J'ai voulu faire se rencontrer le jeu vidéo Dungeon Keeper et la série Kaamelott. Je suis très content d'avoir réussi à produire de la vraie fantasy en France, en live (pas en animé). La première saison durera modestement 10 épisodes de 2 à 4 minutes. Elle jette les bases d'une longue histoire. C'est un genre de préquelle. Tout est déjà tourné et en cours de montage. La saison 1 sortira cet été sur youtube, notamment, en même temps que le trailer. Pour le moment, vous ne pouvez en voir qu'un bref teaser(voir lien ci-dessous) :
Cette série racontera l’histoire de Jon, un homme bon, qui s'en vient découvrir dans des ruines le maléfique héritage d'un père qu'il n'a pas connu. Les inteprêtes ne sont pas des amateurs. L'humour y est terrible, mais absolument pas réservé aux spécialistes du genre. On a tourné dans de beaux monuments. Niveau SFX, on ne s'est refusé ni créatures de bestiaire ni magie. Pire : on a osé une marionnette, hyper vulgaire.
Si j'ai créé cette série, c'est parce que j'aime raconter des histoires, peu importe le médium. Je suis comme tous les lecteurs de SFFF, également un gros amateur de séries ou de films. Il faut toutefois accepter de ne plus être le seul maître à bord dans une série. Contrairement à un roman où seul l'éditeur intervient, une websérie est une œuvre collective où chacun apporte sa pierre à l'édifice et où des limitations techniques et financières surgissent de toute part. Le résultat échappe forcément à son créateur de départ. C'est Olivier Ziel, un talentueux ami qui bosse depuis des années dans l'audiovisuel, qui réalise mes scénarios. J'en suis le directeur artistique, mais on bosse main dans la main.
Tout le monde a été bénévole sur la saison 1 et on a reçu l'aide d'une armée d'amis. C'est une belle aventure chronophage que je brûle d'allonger. À partir de septembre, on va chercher des partenaires sérieux pour nous aider à créer la suite, car on a beaucoup d'ambition. Ainsi, la saison 2, déjà écrite, durera 10 épisodes de 10 minutes. On espère déjà trouver notre public lors de la diffusion cet été.
Rendez-vous donc cet été pour une websérie donjonesque et un nouveau roman, j'espère ! Et en attendant, vous pouvez me découvrir à travers Le Cycle du Rézo : La plante verte.
résumé du livre
La plante verte
Un roman de Guilhem
« La vie en cette année 2234 n’était pas forcément dure pour tous les hommes, seulement, comme depuis la nuit des temps, pour une immense majorité. »
Le gouvernement de l’Europe unifiée est sur les dents. Une flotte extraterrestre est en train de se pointer aux confins du système solaire. Nous sommes au bord du tout premier de tous les premiers contacts. Mais quelle en sera la nature ? Amicale ? Hostile ? Toutes les chancelleries sont aux abois, car il faut éviter qu’une ou l’autre nation locale ne se transforme involontairement en l’extraterrestre de toutes les autres.
Par ailleurs, la lutte contre les changements climatiques a rendu les grands gouvernements supranationaux dépendants de vastes conglomérats privés assurant la perpétuation artificiellement contrôlée d’un climat viable. Ces entreprises tentaculaires portent des noms percutants – EcoTech, NanoSoft – et elles pénètrent la société civile et ses pouvoirs traditionnels jusqu’au trognon. Que savent-elles exactement de cette visite d’extraterrestres ? Le paradoxe est que ces puissants conglomérats contrôlent la technologie permettant de percevoir le vaste univers extérieur. De là à contrôler cet univers même…
Sur un autre plan, le quadragénaire Marhek Lorme, mi-détective privé, mi-barbouze à la retraite, enquête sur l’assassinat de son meilleur ami espion et de l’épouse de ce dernier par d’obscurs services non identifiés. Ici aussi, salmigondis analogue des perceptions, en la quête compréhensive. Qui a fait quoi ? Qui tire les ficelles brutalement et arbitrairement plantées dans la tête de qui ? C’est la valse des agents doubles, triples, quadruples. Marhek Lorme et son jeune subalterne, le stagiaire Johnson, mettent ainsi involontairement pied dans une histoire qui les dépasse… mais qui nous entraîne dans des scènes visuellement enlevantes sur un rythme de tambour de charge.
Pendant ce temps, dans le bureau d’un important homme d’État européen, il y a une plante verte enracinée d’assez longue date dans son pot. Elle vivote de son mieux, au rythme des arrosages sporadiques et des séquences de lueurs de la lumière artificielle. On la mentionne de temps en temps, dans le flux et le reflux des péripéties, comme par cycles. Elle apparaît comme une sorte de point nodal dans un imbroglio sociétal, syndical et militaire de plus en plus enchevêtré et tonitruant. Et elle en vient graduellement à nous obséder, cette plante verte.
Ce copieux premier tome du Cycle du Rézo renoue avec la riche tradition de la sci-fi pulp novel. Tous les procédés s’y trouvent. Les thématiques, en plus, sont intensivement modernisées: cyber-culture, micro-robotique, catastrophisme climatique, gouvernement supranational, paix armée, ésotérisme laborantin, amours furtifs, dialogue (de sourd) homme-femme, marasme économique, surarmement, privatisation à outrance, Et infailliblement, l’originalité jaillit. On lit, on lit, on lit.
Quand l’intelligence devient artificielle, quand la créature surclasse son créateur, eh bien un bon lot de surprises nous attend et ce, même dans les replis bruissants et parfumés des éléments narratifs les plus traditionnels d’un genre. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce premier roman de Guilhem en jette… On n’ose à peine imaginer les autres !
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ISBN : 978-2-924550-15-1