Iah-Hel (scénariste) Virginio Vona (dessinateur) Fénice
Bonjour Iah-Hel et Virginio,
Vous êtes les auteurs d’une série intitulée « Fenice », qu’elle est la genèse de cette Bande dessinée ?
Iah-Hel :
La genèse est assez amusante, nous nous sommes rencontrés dans une agence immobilière, je faisais le référencement du site de l’entreprise et Virginio était infographiste, je lui ai dit j’écrivais des poésies, des nouvelles, il m’a montré ses dessins. En lisant mes textes il est venu vers moi, environ une semaine après, en me disant : « il faut que nous fassions quelque chose ensemble. Moi je dessine, et j’ai un univers qui correspond à tes textes » ;
Mes poésies parlaient essentiellement de la nature humaine, et le thème de la BD c’est essentiellement sur la nature humaine, parce que Fenice est avant tout un humaniste.
Tu écris des poésies assez noires ?
Oui, c’est assez sombre, c’est un univers que l’on développe, je vais laisser Virginio en parler.
Virginio Vona :
En fait le personnage est venu, une nuit en rêve, et le matin ça m’a interpellé et j’ai commencé à le dessiner et j’ai trouvé son visage après quelques semaines de travail. Et j’ai commencé à développer un univers dystopique sur une planète ou l’état existe plus. Seulement une élite qui règne sur la planète. Et j’ai rencontré par hasard, un bon hasard ou j’ai rencontré Iah-Hel qui ma montré la voix, moi je voulais faire une BD poétique, c’est pour ça qu’on l’a relier a la « Divine comédie » de Dante, en discutant avec lui en lisant ses poésies, j’ai souhaité que le personnage parle à travers ses mots, et nous avons commencé a travailler ensemble, le personnage est un immortel qui vient d’ailleurs c’est l’action de Fenice qui le protège. En même temps il le guide, le personnage aimerait un jour, se rebeller, car en fait lui aussi se pose des questions. Pourquoi est-il guidé, pourquoi tout ce mal.
Je crois que vous avez eu des problèmes au niveau de la publication du premier tome ?
Hiah-Hel :
Par volonté, on est allé à Angoulême avec quelques planches, on a été voir deux ou trois maisons d’édition avec les planches en questions. Ce qu’ils nous disaient était encourageant, nous avons vu d’autres choses et avons décidé de faire le livre, nous sommes rentrés chez nous et avons fait l’ouvrage, on l’a autoédité en noir et blanc comme un manga, nous avons démarché les festivals et avons fait un premier test dans des festivals, et on a fait un an de festivals, toute l’année 2009, fin 2009 sur un festival de BD, une maison d’édition a eu le coup de cœur pour Fenice on était tenté de travailler avec eux, mais ils n’avaient que un an et demi d’existence et qu’ils espéraient d’ici 2012 fonctionné normalement. On était fait 2009, nous étions a la recherche d’un imprimeur pour imprimer le numéro colorisé, ils sont donc arrivés au bon moment, donc nous avons signé avec eux et sorti le tome 1, depuis cette maison d’édition du fait de la crise a fait faillite. Cette personne était un passionné c’est moins la maison d’édition que les sociétés de logistique sur lequel il appuyait la maison d’édition qui ont connu des difficultés et par contre coup entrainé la disparition de la maison d’édition.
Nous nous sommes donc retrouvés sans maison d’édition, avec le second tome colorisé quasiment prêt, donc nous nous sommes dit on repart en autoédition pour la première année, nous sommes totalement ouvert, pour une maison d’éditions, mais nous n’irons pas démarcher.
Vous avez éditez donc l’histoire en deux volumes, il s’agit de la suite, de la même historie ?
Hiah-Hel :
Le cycle va se décomposer de cette manière : on va effectivement parler de la nature humaine, lorsque Fenice tue le mal, on développe le coté bas de la nature humaine, il y a une dictature en place, elle commet des exactions, lui Fenice arrive au dernier moment, et « dégage » le mal, tout le mal est relié a la « Divine Comédie » de Dante, et suivant les crimes commis par la personne qui viens d’être tué, il va aller a l’un des niveaux de l’enfer que Dante à défini. Et l’entité présente gardienne de ce niveau va venir prendre l’âme du défunt et Fenice voit les entités montées, il peut même intervenir et discuter avec eux, son combat c’est l’équité et la liberté. Il se bat contre tous les concepts iniques qui imposent leurs dictas, et la religion en fait partie, c’est assez tendu dans les relations, de son point de vue, sachant que lui-même est imparfait, c’est loin d’être le super héros, il prend du café, le café provoque un nirvana, un état second chez lui comme le ferait l’héroïne, il est toujours projeté vers le mal, mais il arrive toujours trop tard le mal ayant déjà agi et il y a des morts, on peut constater que l’addiction de Fenice au café provoque des morts sur terre.
Et cela est un reproche que Charon pourra lui faire, lui qui justement reproche à Charon que la religion ne soit pas parfaite.
Il s’agit donc d’une histoire en deux volumes, mais ce cycle serait-il suivi d’un autre ?
Hiah-Hel :
Nous prévoyons des suites, l’idée est de développer pour chaque cycle un thème de la nature humaine, si cela fait moins de 250 planches, on fera un seul tome, sinon on ferra deux tomes, mais nous irons jamais au-delà de deux tomes par cycle. Chaque histoire s’auto suffira a elle-même, puis nous passerons a un autre theme.
Toujours avec le même univers le même personnage et certains personnages redondant, mais c’est plus l’univers qui porte la BD que les personnages. Il posera un regard sur ce qu’il verra, mais jamais sans juger, nous avons mis de la poésie, de la philosophie dans ces histoires, c’est une chose auquel nous tenons. Il fera un constat des choses, avec la vision qu’il a des choses et une fois qu’il a éliminé le mal, il ne se permettra pas de juger ca phrase pourrait être « cet homme avait fait des choses, il a fait ce choix il en assume les conséquences. ». Le bien le mal ou est vraiment la frontière Fenice va sans aller, il fait le constat mais ne se positionne pas en essayant de supprimé l’affect. Fenice va sans aller en laissant une phrase qui va nous permettre de réfléchir, nous l’avons vu agir et de nous positionné nous même.
Indépendamment de cette série, avez-vous d’autres projets ?
Hiah-Hel :
Oui, nous ferons des hors-série de Fenice et peut être aussi des petites histoires très courtes de 16/20 planches, ou cela plus des thèmes philosophiques pour amener une réflexion sur ce qu’est l’homme, sur ce qu’il fait au nom de quoi.
Nous avons également un ou deux autres projets, qui n’ont rien a voir avec Fenice, mais comme nous sommes que deux, on se concentre sur Fenice.
Je vous remercie tous les deux de votre accueil à l’ occasion du festival de la BD de Lyon 2012.
A bientôt surement.
Site des auteurs : https://www.bande-dessinee-fenice.fr/