En lutte contre “Imagiland”,
symbole de l’ancien monde
“ImagiLand”. Le projet est dans les tuyaux depuis 2016 : un parc d’attractions près d’Angoulême, sur le thème de la BD - de la vieille BD - porté par le groupe Vinci et l’investisseur chinois Dragontoon. Prévu sur la commune de La Couronne au lieu-dit Brousse-Marteau, îlot de verdure autour de lacs de carrières, abritant aujourd’hui plus de 20 espèces patrimoniales.
Le vote de soutien de GrandAngoulême tombe un soir d’octobre 2020 comme un couperet, 70 voix pour, 5 voix contre. Les dés sont jetés. Le porteur du projet s’exhibe fièrement dans la presse locale comme le sauveur de la Charente. 105 Millions d’euros sur la table. Les élus se prosternent. Omerta politique.
Des voix se lèvent contre le projet, se rassemblent. Citoyens, élus, auteurs, riverains... On monte un collectif, qui prend la forme d’une association : ImagiNon. Mais pour Jean-François Dauré, Maire de La Couronne, élu humblement à 100% des voix, nous ne sommes “que des pancartes”. Il nous balaye d’un revers de main pour incompétence, boucle le site par arrêté communal.
Nous affinons notre argumentaire, distribuons des tracts. Ingénument, nous voulons faire classer la zone, sanctuariser ce bout de terre qui a déjà trop souffert, éventrée par Lafarge dans les années 80 pour fabriquer toujours plus de ciment. Un classement pour préserver ses oiseaux de passage en hiver, ses chauves-souris et ses crapauds. Raté, le site ne rentre dans aucun des acronymes technocratiques. Ni ZNIEFF, ni ZICO, ni ZCS.
Schizophrénie. La Couronne arbore fièrement à l’entrée de ses zones commerciales “Commune Hors TAFTA”. La communication verte des élus bat son plein : “Faisons place au dialogue, recentrons le débat sur les urgences sociales et environnementales !”. On nous parle tous les jours d’effondrements, de 6e extinction de masse, de la fin annoncée d’un modèle productiviste et consumériste. Et là, on va déverser des milliers de tonnes de béton dans une zone humide, construire un hôtel et 950 places de parking sur des terres agricoles, pour faire venir 440 000 touristes par an en bagnole, afin que des gamins achètent des peluches de Marsupilami, des Gastons et des Boule & Bill en plastique.
Comme l’avait prévu le théoricien de la décroissance André Gorz dans les années 70, le néolibéralisme s’est emparé de l’écologie avec cynisme. ImagiLand est un cas d’école tant le projet a été “greenwashé”. En allant jusqu’à décorer le dossier de présentation du projet aux élus avec les logos d’associations environnementales (LPO, Charente Nature)... sans leur accord.
Sur les réseaux sociaux, un commentaire : “Je ne comprends pas comment on peut être contre, ça va créer des emplois, et mes enfants vont adorer”. Eh oui, critiquer le divertissement, même dans des usines à parquer les touristes, est une hérésie - et si on s’employait à relire Guy Debord ? Et aller contre des emplois, même précaires et au SMIC, n’en parlons pas… Passer des heures interminables en pleine canicule sous un costume de Marsupilami pour remplir la marmite : le job de rêve pour les étudiants et les auteurs de BD qui crèvent la dalle, pendant que Xavier Bonnefont, Maire d’Angoulême et Président de GrandAngoulême se pavane avec son drapeau Ville Créative de l’UNESCO.
Imagiland est un symbole. Symbole de l’ancien monde, gangréné par la course au profit et le chantage à l’emploi. Il s’ajoute à la liste effrayante des Grands Projets Inutiles et Imposés contre lesquels nous lutterons bec et ongles. Chaque brindille lancée dans les rouages de cette machine infernale a son importance. Notre alouette Lulu, égérie du collectif, a déjà commencé.
Le Collectif ImagiNon.
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Association ImagiNon | HelloAsso
ImagiNon lutte contre l'implantation du parc d'attraction Imagiland sur la commune de La Couronne (16)
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