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A.Lice Auteure Entretien

A.Lice Auteure Entretien

 

Stéphane Dubois,

 

Votre pseudo vient-il du roman de Lewis Caroll ?

 

A.Lice,

En fait, non. Alice, c’est juste un prénom que j’affectionne pour de mystérieuses qualités esthétiques. C’est un peu mon prénom secret, celui que j’aurai aimé porter. Mais c’est aussi, par jeu, celui d’un de mes personnages : une Intelligence Artificielle créée il y a quelques années, devenue la biographe d’un dieu mystérieux à la mémoire défaillante, un certain Curtis… Celles et ceux qui lisent la Saison 2 de DG comprendront.

 

Mais ta question est double. Dans mon cas, un pseudo était de toute façon obligatoire.

 

 Mon employeur désapprouverait grandement que je sois l’auteure d’une saga érotique. Et c’est un euphémisme. Je garde donc tout secret ; même ma famille ne sait pas qui est A. Lice.

 

 

 

Stéphane Dubois,

Comment en êtes-vous venus à écrire des romans, quels ont été les ouvrages ou les auteurs qui vous ont marqué, influencé ?

 

 

A.Lice,

 Je ne sais pas, des fois je me pose la question. J’écris depuis toujours, je crois. Des nouvelles, des petits textes, des scénarii pour jeux de rôles, des délires personnels, des lettres… Les romans sont venus quand j’étais étudiante. J’ai commencé par une trilogie que j’ai mis cinq ans à terminer. Une œuvre de jeunesse que j’ai en partie désintégrée pour ne garder sous le coude que les quelques idées vraiment originales qu’elle contenait ; des petites graines qui une fois germées ont été diluées dans DG. Puis sont venus d’autres romans, plus « sérieux », et des nouvelles écrites juste pour le plaisir.

 

En parallèle, j’ai énormément lu. Mes premiers émois je m’en souviens très bien, c’était vers la fin du primaire, avec la découverte de la SF : Niourk de Stefan Wul et la bande dessinée Yoko Tsuno de Roger Leloup. Puis ont suivi tous les grands que vous imaginez, Dick, Asimov, Lovecraft, Silverberg, Tolkien… avec toujours cette fascination pour Dune de Franck Herbert, comme beaucoup j’imagine, et à travers Dune, tous les livres-univers.

 

Plus récemment, je citerai Greg Egan, Kim Stanley Robinson, Priest, Tim Powers, Banks, Guy Gavriel Kay, Card… Il y en a trop ! Et j’oublierai tous ceux dont l’étiquette est moins connotée SF, comme Albert Sanchez Piñol. Aujourd’hui je lis beaucoup moins de fictions, par manque de temps d’une part, et d’autre part parce que mes lectures récentes ont été décevantes. Je n’aime pas, par exemple, toute la fantasy adolescente et autres machins à base de vampires.

 

Je préfère écrire.

 

Stéphane Dubois,

Pourquoi avoir choisi de mêler : sexe, fantastique et science-fiction dans la même saga.

 

A.Lice,

Parce que j’ai toujours fait ça ! Je veux dire, mêler SF et fantastique. Dans DG, Alicia explique à Lolita que si la magie suivait les lois du monde réel, alors ce ne serait pas de la magie. Je pense pourtant exactement l’inverse : si la magie existait, alors elle aurait des lois, des règles, qui pourraient être étudiées selon des critères scientifiques, rationnels, et la magie deviendrait de la science. Il n’y a pas de différences fondamentales, ou sérieuses, entre SF et fantasy. De plus, toute technologie très en avance pourrait passer pour de la magie ; je crois que Clarke l’a dit, et c’est plus ou moins explicite dans le Mythe de Cthulhu. Les lecteurs découvriront certainement qu’Alicia se trompe. Voilà pour le premier mélange ; reste le sexe…

 

Pendant plusieurs années j’ai été occupée par certains projets personnels, années où j’ai relativement peu écrit. Par contre j’ai bourré mon ordi d’idées tordues ; de plus en plus adultes, dirons-nous. J’avais envie d’écrire un truc sexuel, quelque chose de puissant.

 

Puis il y a un déclic, je me suis dit que les gens étaient finalement peut-être prêts à lire quelque chose de différent, que c’était « le bon moment », et j’ai commencé à bosser sur DG.

 

Nos fantasmes dépendent de notre imaginaire, et comment mieux les nourrir qu’avec de l’imaginaire pur ?

 

De façon moins rhétorique, j’avais depuis toujours une idée très particulière sur les univers différents, une sorte d’analyse, pour faire ma pédante, comme quoi la cohérence interne est bien plus importante que la crédibilité. Je le pense de plus en plus, et je crois que pour les gens, c’est pareil.

 

Prenons Star Wars par exemple. Cet univers n’a aucune crédibilité (c’est mon avis), et pourtant ça fonctionne, parce que dans cet univers, ça reste cohérent.

 

Dans DG, et j’espère que les lecteurs en avançant le réaliseront, je me suis attachée à rendre cohérent un univers hyper-sexualisé, malgré son indéniable originalité.

 

Stéphane Dubois,

Combien de tome pensez-vous écrire sur DG ?

 

 A.Lice,

Difficile à dire. J’écris (lentement) le troisième volume. Il s’agit de gros livres ; je n’ai pas envie de me payer la tête des acheteurs. Dans mon esprit tordu, il est terminé, tout est clair, pratiquement déjà rédigé. Je me suis mis la pression à son sujet et je vais tout faire pour qu’il soit prêt pour Noël. Il en va de même pour le quatrième, même s’il est moins bien planifié. Je dirai qu’au final il y aura environ six volumes. Oui, c’est énorme. Je suis folle.

 

Stéphane Dubois,

Tu qualifierais de pornographique la saga ?

 

A.Lice,

Ah ! Ze question ! Ma position ne va pas faire l’unanimité, et tant mieux s’il y a débat. Je sais que la pornographie peut aussi être littéraire, ou la littérature pornographique, en théorie, mais je distingue le porno de l’érotisme. L’érotisme, pour moi, fait naître le désir ou l’entretient, par le biais de l’excitation. Et cette excitation est mentale. La pornographie serait plus directe, et donnerait à voir sans faire travailler l’imagination. En littérature, s’abstenir d’une pseudo-façade poétique et utiliser les mots pour ce qu’ils sont (une bloggeuse dit que je ne mâche pas mes mots) laisse toujours le lecteur ou la lectrice imaginer et concevoir la scène. Tout est dans votre tête. Mais j’ai peut-être tort ; je l’accepte sans problème. Ce que je ne voudrais pas, c’est voir le mot porno plaqué sur mes livres avec tout le cortège d’a priori négatifs que cette étiquette implique de médiocrité. La Saga DG parle des fantasmes, du désir et du plaisir. C’est ça qui compte vraiment : le plaisir de lire. J’ai déjà quelques retours très positifs de la part de lecteurs des deux sexes. Certains adhèrent au ton particulier de la saga, une oscillation permanente entre le premier et le second degré, entre l’humour et le sérieux. Visiblement, une fois mon érotisme particulier accepté, c’est l’histoire racontée qui devient prépondérante.

 

 

Stéphane Dubois,

Les hommes n’ont pas le beau rôle dans ta saga, tu qualifierais de « féministe » ton œuvre, ou carrément de gynarchique ?

 

A.Lice,

Je ne cherche pas à faire une œuvre féministe.

 

Il n’y a aucun message dans DG, juste de l’aventure et du sexe (ce qui revient au même, finalement). Les hommes sont minoritaires au début, parce qu’il faut bien commencer par quelque chose. Mais certains ont un rôle plus qu’important. Pour utiliser un terme geek, le personnage le plus « puissant » de la saga est bel et bien un homme, le fameux Curtis. Et si les femmes sont à l’honneur, et les sexualités féminines aussi, c’est bien parce qu’il s’agit avant tout de l’histoire des Dangerous Girls, pas de celle d’éventuels Dangerous Boys (des BG ?).

 

 

Stéphane Dubois,

En dehors de DG, tu as d’autres projets ?

 

A.Lice,

Oui. Mon roman le plus abouti est en révision pour une édition sur Kindle. Mais il est énorme et comme je n’ai le temps d’écrire que le dimanche ou pendant mes congés, ça avance doucement. Faut aussi que je change son titre, il parait que c’est invendable en l’état. J’ai aussi tout un tas d’idées que je n’ai ni le temps ni les besoins narratifs d’inclure dans DG ; alors je pense à un recueil de nouvelles dans l’univers de la saga. En parallèle, j’écris aussi une encyclopédie sur DG ; on verra bien s’il y a de la demande, un jour. Mais là, tout de suite, je cherche surtout à faire connaître la saga. D’où l’appel à contribution : si vous avez aimé, parlez-en autour de vous, sur facebook, dans la rue, au lit, partout !

 

  

 

Bibliographie :

actuellement deux livres, en exclusivité sur la boutique Kindle d’Amazon.

 

DG Saison 1 Le tombeau de Rose

 

DG Saison 2 La fin de l’innocence

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